(Sao Paulo) Le maire de Sao Paulo, Bruno Covas, a annoncé vendredi le report sine die du carnaval de la plus grande métropole du Brésil en raison du coronavirus, tandis que Rio de Janeiro réfléchit à cette option.

« Tant les écoles de samba que les “blocos” (défilés de rue, NDLR) du carnaval comprennent l’impossibilité d’organiser un carnaval en février prochain », a déclaré l’édile en annonçant le report de la plus grande fête de l’année.  

La nouvelle date du carnaval n’a pas été déterminée mais cela pourrait être « à la fin mai ou au début de juillet » 2021, a ajouté le maire de la ville de 12 millions d’habitants.

L’État de Sao Paulo dans son ensemble est le plus touché par la pandémie qui y a officiellement tué 20 894 personnes et en a contaminé 452 007 au total.

Le carnaval de la ville de Sao Paulo est l’un des plus importants du Brésil. La dernière édition a attiré 120 000 personnes pour admirer les écoles de samba au Sambodrome de l’Anhembi, tandis que les « blocos », ces défilés qui parcourent les rues pendant plusieurs semaines, ont drainé plus de 15 millions de fêtards, selon le maire.

La fête, qui demande des mois de préparation, est aussi l’occasion de rentrées financières substantielles pour les municipalités.

À Rio, où se déroule pour le carnaval un fastueux défilé avec des chars monumentaux qui attire chaque année des millions de touristes, cinq des principales écoles de samba ont annoncé récemment leur souhait d’un report jusqu’en 2021.

Ces écoles ne souhaitent pas de carnaval tant qu’un vaccin n’aura pas été produit contre le coronavirus qui a fait plus de 84 000 morts à ce jour au Brésil, contaminé plus de 2,3 millions de personnes, et progresse toujours.

Les gestes barrière sont impossibles lors du carnaval : chaque école défile avec près de 3000 membres costumés, dansant serrés les uns contre les autres et chantant tout le long du cortège, qui dure un peu plus d’une heure.

La ville de Sao Paulo a déjà annulé la parade des fiertés LGBTQ+ en juin dernier, l’une des plus grandes du monde, et reporté de juillet à novembre la Marche pour Jésus, qui attire également des millions de personnes.