(Brasilia) Des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche à Brasilia pour manifester leur soutien au président brésilien Jair Bolsonaro, en quarantaine après avoir contracté le nouveau coronavirus.

Vêtus aux couleurs du drapeau brésilien, ces partisans de M. Bolsonaro ont défilé dans le centre de la capitale, arborant des symboles patriotiques, des croix et des portraits du président, confiné au sein du palais de l’Alvorada à Brasilia, d’où il exerce ses fonctions par visioconférence.

Farouche détracteur jusqu’ici du confinement et ayant minimisé ces quatre derniers mois la gravité de la pandémie qui ébranle son pays, M. Bolsonaro, 65 ans, a annoncé le 7 juillet avoir contracté le virus.

Il a indiqué mercredi avoir fait un deuxième test, qui a confirmé sa contamination, mais a assuré qu’il ne présentait aucun symptôme. Le président a par ailleurs souligné continuer son traitement à l’hydroxychloroquine, un médicament dans lequel il a une foi inébranlable, mais dont l’efficacité n’a pas été formellement prouvée.

Interrogée par l’AFP sur le point de savoir si un nouveau test avait été effectué depuis mercredi, la présidence brésilienne a répondu qu’elle informerait « en temps utile » sur « de nouveaux examens ».

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Vêtus aux couleurs du drapeau brésilien, les manifestants ont défilé dans le centre de la capitale, arborant des symboles patriotiques, des croix et des portraits du président.

Les manifestants, venus de plusieurs États brésiliens, se sont massés en plusieurs endroits de la grande avenue qui longe les ministères. La plupart avaient des masques de protection, mais beaucoup les portaient autour du cou ou allaient le visage découvert.

Une manifestante, Sonia Delfin, professeure de droit, a dit à l’AFP avoir parcouru plus de 400 kilomètres en moto depuis l’État de Minas Gerais pour participer au rassemblement. « Je ferais n’importe quoi pour soutenir Bolsonaro, parce que je suis fatiguée de voir comment on le boycotte avec des mensonges », a-t-elle déclaré.

Angelo Luis, un ingénieur, était lui aussi parmi les manifestants. « Notre Brésil est un pays chrétien et nous soutenons Bolsonaro parce qu’après de nombreuses années (d’attente, NDLR), nous avons un président qui est en accord avec nos convictions », a-t-il déclaré.

Jair Bolsonaro est sorti du palais pour discuter avec ses partisans à proximité de la résidence officielle, restant à environ deux mètres de distance.  

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Jair Bolsonaro est sorti du palais pour discuter avec ses partisans à proximité de la résidence officielle samedi soir.

« Nous n’avons pas eu de chance avec cette pandémie, mais nous allons en sortir. Nous avons une excellente équipe de ministres, à commencer par celui de la Santé. Ça fonctionne », a déclaré M. Bolsonaro, abaissant pour parler le masque de protection qu’il portait.

L’actuel ministre de la Santé, le général Eduardo Pazuello, a remplacé à ce poste Nelson Teich, qui avait démissionné en raison de divergences de vues avec le président Bolsonaro sur la manière de traiter la pandémie.

Le Brésil est, derrière les États-Unis, au deuxième rang mondial en termes de cas de contamination (plus de deux millions) et de décès (près de 80 000) liés à la COVID-19.