(Brasilia) Le président brésilien Jair Bolsonaro a demandé jeudi aux entrepreneurs de « frapper fort » contre le gouverneur Joao Doria, qui prône le confinement contre le coronavirus dans son État de Sao Paulo, locomotive économique du pays.  

Pour Bolsonaro, fermement opposé au confinement alors que la pandémie s’accélère au Brésil, il ne s’agit pas moins de mener une « guerre » dont l’enjeu est la plus grande économie d’Amérique latine.

« Un (seul) homme décide de l’avenir de São Paulo, décide de l’avenir de l’économie du Brésil », a déclaré M. Bolsonaro lors d’une visioconférence avec des patrons d’entreprises. « La question est grave, c’est la guerre. C’est le Brésil qui est en jeu ».

Le gouverneur a imposé fin mars un confinement partiel (fermeture des commerces non essentiels, etc.) à ses 46 millions d’administrés, qu’il a prolongé jusqu’au 31 mai. Il envisage désormais un confinement beaucoup plus strict dans cet État qui est de loin le premier foyer du pays avec plus de 54 000 cas confirmés (27 % du total) et 4315 décès (30 %).  

M. Doria et une dizaine d’autres gouverneurs ont annoncé mercredi que les salons de coiffure, de beauté et les salles de gymnastique ne rouvriraient pas, en dépit du décret présidentiel qui les a ajoutés à une liste d’« activités essentielles » devant être maintenues malgré la pandémie.

« Encore une fois, le président Bolsonaro cesse de défendre la santé des Brésiliens pour attaquer ceux qui travaillent à défendre des vies », a écrit Joao Doria sur Twitter. « Il préfère faire du jet-ski, s’entraîner au tir ou faire des barbecues. Pendant ce temps-là des milliers de Brésiliens meurent ».

Les gouverneurs et maires ont toute latitude pour décider de mesures contre le coronavirus au Brésil, au grand dam de Jair Bolsonaro qui appelle tous les jours la population à reprendre le travail, alors que se profile une forte récession.