(Caracas) Le président vénézuélien Nicolas Maduro a demandé lundi aux chefs d’État et de gouvernement du monde entier de le soutenir face aux accusations de « narcoterrorisme » lancées à son encontre par les États-Unis qui ont offert 15 millions de dollars pour son arrestation.  

« Face aux graves circonstances, je sollicite votre inestimable soutien contre cette persécution insolite et arbitraire », a déclaré le président socialiste dans une lettre lue par le ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza à la télévision publique.  

La lettre « est en train d’être envoyée de manière personnalisée à chaque président, chef de gouvernement et chef d’État », a-t-il ajouté.  

Les États-Unis ont annoncé jeudi l’inculpation de Nicolas Maduro et de plusieurs de ses proches pour « narcoterrorisme ». Washington a offert 15 millions de dollars pour toute information menant à l’arrestation du président vénézuélien et de 14 responsables ou ex-responsables.  

Cette « pantomime américaine » a lieu à « un moment de dangereuse tension sur le continent », ajoute dans la missive Nicolas Maduro, qui rejette les accusations et qualifie une nouvelle fois son homologue américain Donald Trump de « misérable ».  

Parmi les personnes recherchées par Washington se trouve le général vénézuélien à la retraite Cliver Alcala.  

Selon le parquet colombien, cet ancien proche collaborateur de l’ex-président Hugo Chavez (1999-2013) s’est rendu aux « autorités américaines » basées en Colombie, où il était réfugié depuis deux ans. Il a ensuite été envoyé à New York, d’après le quotidien colombien El Tiempo.  

Pour M. Maduro, cette reddition est « un montage » permettant de « sauver » Cliver Alcala que les États-Unis considèrent comme un de leurs « agents ».  

Le gouvernement vénézuélien l’accuse d’avoir tenté d’orchestrer l’assassinat de Nicolas Maduro et de plusieurs autres personnalités proches du chef de l’État. Ce « complot » aurait été échafaudé en Colombie avec le soutien de la Maison-Blanche, selon le pouvoir chaviste, qui accuse aussi l’opposant Juan Guaidó d’y avoir participé.

Juan Guaidó, reconnu comme président par intérim par près de soixante pays, tente sans succès d’évincer Nicolas Maduro, un « usurpateur », depuis un peu plus d’un an.

L’administration Trump soutient le chef de file de l’opposition vénézuélienne dans sa démarche et a pris tout un éventail de sanctions contre le Venezuela pour accentuer la pression sur Nicolas Maduro.

Le président socialiste, au pouvoir depuis 2013, a le soutien de l’armée vénézuélienne, de la Chine, de la Russie et de Cuba.