(Bogota) Près de 25 millions de personnes sont en confinement surveillé en Colombie, y compris dans la capitale, pour une simulation de quatre jours visant à tester un tel dispositif afin d’enrayer la propagation du nouveau coronavirus.

La maire de Bogota, Claudia Lopez, est à l’origine de cette initiative, en vigueur depuis jeudi soir minuit jusqu’à lundi soir même heure.

« C’est la première fois en Colombie, en coordination entre la présidence et les élus locaux, que près de 20 millions de Colombiens seront […] en simulation de quarantaine », a-t-elle déclaré à W Radio.

A cette mesure s’ajoute le confinement obligatoire des plus de 70 ans dans tout le pays, jusqu’au 31 mai, sur ordre du gouvernement.

Outre la capitale de sept millions d’habitants, les départements du Cundinamarca, où se trouve Bogota, du Meta, du Boyaca et de Santander (centre) ont aussi ordonné de suivre cette simulation.

S’y sont joints vendredi soir ceux d’Antioquia et Valle del Cauca, dont leurs chefs-lieu Medellín et Cali, deuxième et troisième villes du pays.  

Un peu plus de la moitié des quelque 48 millions d’habitants de Colombie sont dès lors confinés.

« C’est le moment opportun, avant que nous ayons une contagion massive, une urgence majeure », a estimé Mme Lopez.

La Colombie, qui compte 145 cas confirmés depuis le 6 mars, sans décès, s’est peu à peu blindée contre la pandémie de la COVID-19.

Le président Ivan Duque a déjà ordonné la fermeture des frontières, et l’interdiction des vols internationaux de l’étranger à partir de lundi, outre la suspension des cours dans l’enseignement public, les événements rassemblant du monde, et la fermeture des bars, ainsi que des discothèques.

A la différence d’autres pays, il n’a pas instauré de couvre-feu ou de confinement général, bien que les autorités pensent que ce n’est plus qu’une question de jours.  

En fin de journée, la mairie de Bogota a fait état de 224 sanctions pour non-respect du décret de simulation de confinement, allant d’amendes à des peines de prison.

Avant le début de cet exercice obligatoire, des embouteillages s’étaient formés jeudi soir aux sorties de Bogota. Beaucoup ont quitté la ville, de crainte d’une propagation du nouveau coronavirus dans la capitale, où ont été répertoriés la majorité des cas (56).

« (Ma famille) avait peur que je reste à Bogota, que je ne fasse pas attention et sorte dans la rue », a déclaré à l’AFP Parmenio Vinasco, 83 ans, réfugié dans la maison de campagne d’un proche à Peñalisa, non loin de la capitale. Il a estimé que le gouvernement avait trop tardé à « prendre des mesures plus drastiques » contre la pandémie.