(San Salvador) L’enquête sur une embuscade de l’armée salvadorienne dans laquelle ont péri en 1982 quatre journalistes néerlandais a été relancée mercredi par l’Institut salvadorien d’accès à l’information publique (IAIP) qui a demandé à l’armée d’ouvrir ses archives.

Le 17 mars 1982 les journalistes Koos Jacobus Andries Koster, Jan Corenlius Kuiper Joop, Hans Lodewijk ter Laag et Johannes Jan Willemsen, qui couvraient la guerre civile au Salvador, avaient été tués dans une embuscade montée par l’armée dans une zone rurale du département de Chalatenango, à environ 80 km au nord de la capitale San Salvador.

L’IAIP a donné 30 jours au ministère de la Défense pour fournir les informations sur cette affaire contenues dans les archives de la police financière, aujourd’hui dissoute.

L’IAIP a exigé très précisément les informations « sur les plans de vol des hélicoptères » de l’armée – avec les noms et grades des membres d’équipage, et les temps de vols – qui sont partis ou étaient à destination du siège de la 4e Brigade d’Infanterie à El Paraíso, dans le département de Chalatenango, de janvier à juin 1982.

Le ministère de la défense a aussi été enjoint de communiquer les registres des mouvements de la caserne El Paraíso et du bataillon anti-insurgés Atonal pour la période durant laquelle a eu lieu l’embuscade.

Le ministère de la Défense a assuré que ces informations « n’existent pas », mais l’IAIP lui a demandé dans ce cas de faire les recherches nécessaires « pour récupérer ou reconstituer l’information demandée » en recourant aux personnels concernés à l’époque.

Les circonstances de la mort des quatre journalistes n’avaient jamais fait l’objet d’une enquête jusqu’à la création en 1993 sous les auspices de l’ONU de la Commission de la Vérité pour faire la lumière sur les atrocités commises durant la guerre civile au Salvador, de 1979 à 1992.

La Commission a établi que les journalistes néerlandais avaient péri dans une embuscade de l’armée, décidée par le commandant de la 4e Brigade d’Infanterie, le colonel Mario Reyes Mena, en accord avec d’autres officiers.