(Sabará) « L’eau est montée de plus de deux mètres, elle a tout perdu », dit Elaine Almeida, observant avec consternation la maison dévastée de sa tante à Sabara, une ville de l’État brésilien du Minas Gerais (sud-est) où au moins 45 personnes sont mortes dans des inondations après une tempête.

Les deux femmes tentent d’entrer, mais la porte est condamnée par la boue accumulée à l’intérieur.

À Sabara, une localité d’environ 130 000 habitants située dans la banlieue est de Belo Horizonte, la capitale du Minas Gerais, les habitations bâties sur les rives du Rio das Velhas, un cours d’eau de la région, ont été entièrement recouvertes d’eau et de boue.  

Les toitures ont été arrachées par le courant ou se sont écroulées sous le poids de la boue.

Le terrain de football qui se trouvait devant la maison de la tante d’Elaine a totalement disparu sous une épaisse couche marron.

« L’eau est montée très vite et elle n’a pas pu sortir par la porte, elle a dû escalader trois murs pour s’échapper », raconte Elaine, 36 ans, qui héberge sa tante en attendant qu’elle retrouve un logement.

La maison d’Elaine a été relativement épargnée parce qu’elle se trouve sur les hauteurs de Sabara.

Comme sa tante, près de 15 000 personnes ont dû quitter leur domicile du Minas Gerais, où plus de 100 villes ont décrété l’état d’urgence.

La plupart des personnes mortes à cause de la violente tempête qui a balayé le sud-est du Brésil depuis jeudi ont péri dans des glissements de terrain ou dans la destruction de maisons provoquée par des inondations et des précipitations sans précédent.

Les autorités faisaient était de 44 morts dimanche soir, mais un 45e décès a été confirmé lundi et le bilan pourrait encore s’alourdir, 18 personnes étant encore portées disparues.

« Situation critique »

Gilvan Jesus Amorim, 43 ans, sait qu’il a échappé au pire. « Je n’ai rien réussi à sauver, à part ma vie », explique-t-il, la mine défaite.

« Il n’y a rien à récupérer, tout est à jeter », poursuit-il.

PHOTO DOUGLAS MAGNO, AGENCE FRANCE-PRESSE

Cela fait trois jours qu’il vit avec sa femme et sa fille chez une voisine dans des conditions précaires, sans eau ni électricité.

« Quand il a commencé à pleuvoir, j’ai dit à ma femme qu’il fallait dormir à l’étage et nous sommes montés avec un matelas. Mais quelques heures plus tard, l’eau a commencé à monter très vite et on a dû partir », explique Gilvan.

Réfrigérateurs, matelas, vêtements éparpillés : sa rue est jonchée d’objets recouverts de boue.

« C’est une des pires inondations que j’aie jamais vues, la situation est critique », affirme Lucimara Soares, une femme de ménage de 42 ans.

« Beaucoup de mes amis ont tout perdu, ils n’ont plus rien », ajoute-t-elle.

Les pompiers et la Croix-Rouge ont entamé une campagne pour recueillir des dons afin de venir en aide aux victimes.

La plupart des maisons détruites avaient été bâties illégalement, dans des zones considérées à risque.

L’Institut national de météorologie du Brésil a dit avoir enregistré les précipitations les plus importantes jamais relevées au Minas Gerais depuis le début des mesures il y a 110 ans.