(Bruxelles) L’Union européenne a chaleureusement accueilli l’opposant vénézuélien Juan Guaidó mercredi à Bruxelles sans annoncer cependant de mesures concrètes pour influencer le processus politique dans son pays.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, l’a reçu et a exprimé le « ferme soutien de l’UE à l’Assemblée nationale, seul organe démocratiquement élu au Venezuela, et à Juan Guaidó, son président légitime », ont précisé ses services.
Josep Borrell a renouvelé son engagement à travailler pour une solution basée sur « des élections présidentielles et législatives crédibles et transparentes » au Venezuela.
« Tous deux ont souligné le besoin urgent de trouver une approche commune, tant parmi les acteurs vénézuéliens que dans la communauté internationale, qui puisse conduire à un processus politique significatif », a précisé le porte-parole de M. Borrell.
Si le chef de la diplomatie européenne a déploré la situation de blocage au Venezuela, il n’a pas été en mesure d’annoncer des actions concrètes de la part de l’UE pour contraindre Nicolas Maduro à accepter la tenue de nouvelles élections.
Le président vénézuélien a tenté en janvier d’empêcher la réélection de Juan Guaidó à la présidence de l’Assemblée nationale et l’opposant a été contraint de forcer le passage que lui bloquaient les forces de l’ordre devant le bâtiment pour prêter serment.
Juan Guaidó dénonce la réélection de Nicolas Maduro en 2018 et revendique depuis un an la présidence par intérim du pays. Il a violé une interdiction de quitter son pays pour relancer son offensive diplomatique. Il annoncé à la radio BBC rechercher « des soutiens pour obtenir des élections libres et équitables et pour lutter contre la dictature ».
Bruxelles est la deuxième étape européenne de sa tournée, qui l’a déjà conduit en Colombie et au Royaume-Uni. Juan Guaidó se rendra jeudi en Suisse au forum économique de Davos et en Espagne.
Lors de son séjour à Bogota, il a obtenu l’appui du chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo et à Londres, le gouvernement britannique de Boris Johnson a promis de travailler à la « résolution » de la crise dans la région.
Mais rien de concret ne se profile. Le Groupe international de contact (GIC) sur le Venezuela qui rassemble des pays européens, dont le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, et des pays latino-américains ne s’est pas réuni depuis le 28 octobre et aucune réunion n’est prévue à ce jour.
Et malgré les pressions de Washington pour l’adoption de nouvelles sanctions, l’UE ne parvient pas à s’entendre. La dernière série de sanctions a été adoptée en septembre 2019. Toute sanction requiert l’unanimité des États membres dans l’UE.
En 2017, le Venezuela est devenu le premier pays d’Amérique latine à être sanctionné par l’UE, qui a depuis imposé un embargo sur les armes, ainsi que des sanctions contre 25 fonctionnaires vénézuéliens pour la « détérioration de l’État de droit, de la démocratie et des droits de l’homme ».