(Bogota) Des groupes armés financés par le trafic de drogue ont fait 33 morts en onze jours dans diverses régions de la Colombie, un des bilans les plus lourds de la violence dans ce pays depuis la signature de l’accord de paix de 2016, ont annoncé samedi les autorités.

Dix-sept de ces meurtres ont été perpétrés vendredi et samedi. Onze personnes ont d’abord été tuées dans des attaques survenues dans des régions frontalières avec le Venezuela et l’Équateur.

Et samedi un « nouveau massacre » a été commis qui a fait « au moins six morts » et deux « disparus », a indiqué dans une vidéo postée sur l’internet Jhon Rojas, gouverneur de Nariño (sud-ouest), une des régions touchées par ces violences.

Ces tueries ont suivi peu ou prou le même scénario : un groupe armé fait irruption, et ouvre le feu dans un endroit isolé ou emmène les victimes, pour la plupart des jeunes gens, pour abandonner ensuite leurs corps.

Selon le gouverneur, le président colombien Iván Duque doit participer à une réunion avec les autorités du Sud-ouest du pays pour examiner la recrudescence de la violence financée par le narcotrafic.

Les Nations Unies avaient répertorié jusqu’ici 33 massacres en 2020 en Colombie, dans des territoires en proie aux groupes armés, où dominent l’économie souterraine, la pauvreté et « une présence de l’État limitée ».  

L’ONU répertorie comme « massacre » tout assassinat d’au moins trois personnes perpétré au même moment par le même auteur ou groupe d’auteurs.  

Des groupes de délinquants seraient responsables de 78 % de ces meurtres. La grande majorité (80 %) est par ailleurs localisée dans des départements où se trouvent « des enclaves de production illégale de coca », selon l’ONU.