(Caracas) Quinze personnes ont été condamnées à 24 ans de prison par la justice vénézuélienne pour avoir tenté une « invasion » armée du Venezuela par la mer destinée à « renverser » Nicolas Maduro en mai dernier, a annoncé le procureur général vendredi.

Le tribunal a reconnu les accusés, parmi lesquels le « leader » de l’opération, le capitaine Antonio Sequea, coupables de « terrorisme, rébellion et conspiration », a indiqué Tarek William Saab dans une déclaration à la presse.

Tous les accusés « ont reconnu leur responsabilité » dans cette tentative d’« invasion » ratée du Venezuela début mai, a-t-il affirmé.  

La semaine dernière, deux anciens soldats américains, Luke Alexander Denman et Airan Berry, avaient été condamnés pour les mêmes faits à vingt ans de prison.

L’affaire avait de nouveau crispé les relations déjà très tendues entre Washington et le gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro.

M. Maduro avait accusé son homologue américain Donald Trump d’avoir « dirigé directement » cette « incursion armée » tuée dans l’œuf le 3 mai dernier. Selon le gouvernement vénézuélien, ce jour-là, l’armée et la police vénézuéliennes étaient parvenues à stopper la « tentative d’invasion par la mer » fomentée par des « mercenaires venant de Colombie » sur le rivage de Macuto, à moins d’une heure de route de Caracas.

Selon Caracas, les « terroristes » comptaient renverser Nicolas Maduro pour « installer » à sa place Juan Guaidó, le chef de file de l’opposition vénézuélienne que près de soixante pays reconnaissent comme président par intérim.  

Au total, 82 personnes ont été arrêtées pour leur participation présumée à cette entreprise, a souligné Tarek William Saab.

Washington et Bogota ont nié toute participation et le secrétaire d’État Mike Pompeo a affirmé que les États-Unis feraient tout pour rapatrier Denman et Berry.

L’administration Trump tente à tout prix d’évincer le « dictateur » Nicolas Maduro auquel elle nie toute légitimité.  

Washington serre de plus en plus fort la vis des sanctions et la justice américaine a inculpé l’héritier politique de Hugo Chavez (1999-2013) pour « narco-terrorisme » en mars.

Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013, jouit du soutien de Cuba, de la Chine et de la Russie.