(Brasilia) Souriant, le pouce levé, tenant à la main une boîte d’hydroxychloroquine : le président brésilien Jair Bolsonaro a annoncé samedi sur Twitter avoir été déclaré négatif au nouveau coronavirus, plus de deux semaines après un diagnostic positif.

« RT-PCR pour SARS-CoV 2 : négatif. Bonne journée à tous », a-t-il écrit, après avoir subi un nouveau test.

Après cette annonce, il s’est promené à moto dans les rues de Brasilia et s’est rendu dans divers endroits commerçants, provoquant des attroupements de sympathisants venus à sa rencontre pour le saluer, ont indiqué des radios locales.

« Je n’ai rien ressenti, même pas au début ; si je n’avais pas fait le test je ne me serais jamais rendu compte j’avais été infecté par le virus », a-t-il expliqué à ses partisans, selon des vidéos diffusées par les médias.  

Le dirigeant d’extrême droite, âgé de 65, avait affirmé à plusieurs reprises avoir vu son état de santé s’améliorer grâce à l’hydroxychloroquine. La semaine dernière, il avait même brandi une boîte de ce médicament devant ses partisans massés à la sortie du palais présidentiel d’Alvorada à Brasilia.  

Malgré la promotion publique et constante qu’il a fait de traitement — à l’instar de son homologue américain Donald Trump — l’hydroxychloroquine a été jugée inefficace et dans certains cas dangereuse face à la COVID-19 par plusieurs études scientifiques, dont la dernière en date a été rendue publique jeudi au Brésil.

Menée dans 55 hôpitaux du pays, cet essai clinique publié par le New England Journal of Medicine visait à établir si ce médicament controversé, combiné ou non à l’antibiotique azithromycine, pouvait améliorer l’état des patients atteints d’une forme légère ou modérée de la COVID-19.

PHOTO ADRIANO MACHADO, REUTERS

Jair Bolsonaro a souvent minimisé la gravité de la pandémie en la qualifiant de « grippette ». Dans les 14 jours précédent son diagnostic positif le 7 juillet, soit le temps d’incubation estimé du virus, il a été en contact avec des centaines de personnes et des photos publiées sur les réseaux sociaux le montraient souvent sans masque, voire serrant la main de personnalités politiques ou de partisans.

Lors de l’entretien lors duquel il avait annoncé son test positif, le président d’extrême droite avait reconnu qu’il « aurait pu contaminer des gens » parce qu’il pensait avoir été déjà infecté par le passé sans avoir de symptômes.

À partir de l’annonce de sa contamination, il est demeuré cloîtré dans le palais d’Alvorada. Il a subi trois autres tests qui se sont avérés positifs.

Dans un message qu’il a publié jeudi sur Facebook, M. Bolsonaro a déclaré qu’il se sentait « très bien » mais qu’il était « un peu stressé d’être enfermé ».

Il a pourtant été vu le même jour se promenant à moto et s’entretenant sans masque avec des balayeurs près de sa résidence, selon des photos diffusées dans les médias.

M. Bolsonaro n’a pas précisé quand a eu lieu le dernier test, qui détecte la présence du virus par l’analyse des sécrétions nasales.

Le Brésil est le deuxième pays le plus touché au monde par le coronavirus, avec quelque 2.3 millions de personnes contaminées depuis le début de la pandémie et plus de 85 000 morts, selon les chiffres officiels.

Malgré sa gestion controversée de la crise du coronavirus, la cote de popularité du président d’extrême droite est en hausse et, selon un sondage publié vendredi, il remporterait facilement la présidentielle, prévue en 2022, si elle avait lieu aujourd’hui.  

Jair Bolsonaro n’est pas le premier ni le seul dirigeant à avoir été contaminé depuis le début de la pandémie, apparue en Chine en décembre dernier.

Parmi les plus éminents, le premier ministre britannique Boris Johnson, qui avait lui aussi minimisé dans un premier temps l’impact du coronavirus, a dû passer une semaine en soins intensifs et deux semaines en convalescence. Il a pu reprendre ses activités fin avril.

En Russie, le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, ainsi que le premier ministre Mikhaïl Michoustine ont été testés positifs au coronavirus.

Le premier ministre de Guinée-Bissau, Nuno Gomes Nabiam, a annoncé fin avril avoir été contaminé, de même que le premier ministre arménien Nikol Pachinian  le 1er juin.