(Rio de Janeiro) La pandémie de coronavirus continue de se répandre fortement au Brésil, où le gouvernement affirme pourtant que la situation est sous contrôle et le déconfinement se poursuit progressivement dans la plupart des États.

Mercredi soir, le dernier bilan quotidien officiel du ministère de la Santé faisait état de chiffres proches des records de morts et contaminations confirmées, avec 1269 décès et 32 188 cas supplémentaires au cours des dernières 24 heures.

Deuxième pays le plus touché derrière les États-Unis, le Brésil déplore au total 46 510 décès, selon ces données qui pourraient être très loin de la réalité, faute de campagnes massives de tests.  

Le total de contaminations (plus de 955 000) devrait ainsi atteindre le million avant la fin de la semaine, dans ce pays de 212 millions d’habitants. La veille, un nouveau record de contaminations avait été battu, avec 34 918 nouveaux cas confirmés en 24 heures.

Ce tableau macabre, qui signifie qu’un Brésilien meurt quasiment chaque minute de la COVID-19, n’a pas empêché le général Walter Braga Netto, chef du gouvernement, d’afficher la veille son optimisme.  

« Nous nous solidarisons avec les familles endeuillées, la crise est là, mais elle est gérée », a-t-il assuré lors d’une visioconférence organisée par l’association des Commerçants de Rio de Janeiro.

Il a notamment mis en avant le fait qu’au regard de sa grande population, le taux de 212 morts par million d’habitants du Brésil demeurait bien plus faible que celui de pays comme le Royaume-Uni (620) ou l’Espagne (580).

À Rio, le plan de reprise des activités est entré mercredi dans sa deuxième phase, avec la réouverture de certains commerces, mais aussi l’autorisation de la reprise du championnat local de football, avec un premier match déjà programmé jeudi.

Dans l’État de Rio, où plus de 8000 personnes sont mortes de COVID-19, si la situation s’améliore dans la capitale, elle continue en revanche à être préoccupante dans les autres villes, notamment à l’intérieur des terres.

Ce schéma se reproduit dans la plupart des États du Brésil, notamment celui de Sao Paulo, le plus peuplé et le plus touché du pays, qui a battu mercredi un nouveau record de décès enregistrés en 24 heures, 389, pour un total de 11 521.

Le virus continue de faire des ravages dans les régions pauvres du nord-est, où les gouverneurs des États sont parfois obligés de durcir les mesures de confinement qu’ils avaient prévu d’assouplir.  

C’est le cas par exemple du Rio Grande do Norte, qui a reporté au 24 juin une réouverture graduelle des commerces prévue ce mercredi, en raison d’une occupation de 99 % des lits de soins intensifs.

La situation s’est en revanche améliorée à Manaus, où elle était cauchemardesque il y a quelques semaines.  

La fosse commune ouverte dans le principal cimetière local n’est plus utilisée depuis mercredi, le nombre de corps à enterrer étant revenu à la moyenne d’avant la pandémie, une trentaine par jour, contre une centaine en avril.