(Caracas) Le Venezuela a demandé samedi au gouvernement brésilien de lui renvoyer cinq militaires vénézuéliens qui se trouvent au Brésil et ont, selon Brasilia, l’intention d’y demander l’asile.

Le ministère brésilien des Affaires étrangères et celui de la Défense ont annoncé samedi dans un communiqué conjoint que ces cinq militaires vénézuéliens, trouvés en territoire brésilien, près de la frontière entre les deux pays, allaient demander l’asile.

Selon Brasilia, ces militaires ont été localisés jeudi lors d’une patrouille de routine dans le nord de l’État brésilien de Roraima, frontalier avec le Brésil.

Ils étaient désarmés et ont été conduits à Boa Vista, capitale de cet État, d’après un communiqué officiel brésilien.

Les cinq militaires ont été reçus samedi par une entité spécialisée brésilienne appelée Opération Accueil, « où ils vont entamer les procédures pour demander l’asile au Brésil », ont annoncé dans un communiqué conjoint le ministère brésilien des Affaires étrangères et celui de la Défense.

L’Opération Accueil, dirigée par une équipe multidisciplinaire qui comprend principalement des militaires, a été créée par le gouvernement brésilien pour prendre en charge le flux croissant de Vénézuéliens qui s’exilent en traversant la frontière entre leur pays et le Brésil.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré samedi que Caracas réclamait au Brésil le renvoi des cinq militaires au Venezuela, les qualifiant de « déserteurs » et de « terroristes ».

« J’espère que le droit international et la justice seront respectés et que ces cinq terroristes seront au plus tôt entre les mains de la justice vénézuélienne », a dit M. Maduro lors d’un discours devant des unités militaires.

Il a accusé les cinq militaires d’être responsables d’une attaque survenue le 22 décembre contre une unité militaire vénézuélienne dans l’État de Bolivar, dans le sud du Venezuela.

Un militaire avait été tué lors de cette attaque et des armes avaient été volées, selon Caracas.

Selon M. Maduro, les cinq militaires ont été « capturés » par les autorités brésiliennes à la demande des forces armées vénézuéliennes. « Nous leur avons dit : les terroristes en fuite se trouvent à tel endroit », a-t-il affirmé.

Le ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza a indiqué dans un communiqué que le Venezuela avait entamé « les démarches diplomatiques nécessaires pour demander et faciliter le retour de ce groupe de citoyens ».

Caracas affirme que l’attaque du 22 décembre a été préparée par des opposants en exil entraînés dans « des campements paramilitaires » situés en Colombie avec le soutien des autorités du Brésil et du Pérou.

Ces pays rejettent les accusations de Caracas.

Le Brésil, la Colombie et le Pérou font partie des quelque cinquante pays qui souhaitent que M. Maduro quitte le pouvoir et ont reconnu comme président par intérim du Venezuela l’opposant Juan Guaidó.

Le Venezuela du président socialiste Maduro a une relation tendue avec le gouvernement du président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro.