(Caracas) Le Venezuela a enregistré 16 506 « morts violentes » en 2019, un chiffre sensiblement en baisse dans ce pays sud-américain en crise où la violence reste toutefois endémique, a annoncé vendredi une ONG spécialisée.

Roberto Briceño-Leon, le directeur de cette organisation non-gouvernementale, l’Observatoire vénézuélien de la violence, a noté à cet égard une baisse du nombre des morts survenues au cours d’opérations de la police vénézuélienne, celui-ci étant passé de 7523 en 2018 à 5286 cette année.  

Au total, il y a eu 16 506 « morts violentes » au Venezuela en 2019 contre 23 047 l’an dernier, a expliqué M. Briceño-Leon, au cours d’une conférence de presse à Caracas.

Cette baisse est due, selon lui, au fait que les Vénézuéliens se risquent beaucoup moins que par le passé à sortir de chez eux, notamment le soir, de peur d’être agressés.  

En outre, a-t-il souligné, l’émigration de 4,5 millions de Vénézuéliens qui ont fui la crise alimentaire et sanitaire depuis 2015 a provoqué une baisse du nombre des habitants et, par conséquent, une baisse de celui des agressions armées.

Mais le Venezuela reste en tête des pays les plus violents du monde avec un taux d’homicides de 60,3 pour 100 000 habitants, soit 10 fois la moyenne mondiale qui se situe à 6,1 homicides pour 100 000 habitants, d’après l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.

Pour expliquer la baisse du nombre des personnes tuées dans des opérations de la police, Roberto Briceño-Leon a mis en avant un « changement » des pratiques des forces de l’ordre vénézuéliennes, régulièrement épinglées par la communauté internationale pour la violence dont elles font preuve.  

Désormais, une fois appréhendés, les délinquants et les criminels présumés sont soumis à des « tortures » de la part des policiers, puis libérés et forcés à quitter le Venezuela, dit M. Briceño-Leon.

Dans un rapport paru en juillet, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Michelle Bachelet s’était alarmée de l’« érosion de l’État de droit » au Venezuela.  

Elle avait relevé que 5287 personnes avaient péri en 2018 dans des cas relevant de la « résistance à l’autorité », selon des chiffres fournis par le gouvernement vénézuélien. Entre le 1er janvier et le 19 mai de cette année, 1569 autres personnes ont été tuées dans les mêmes circonstances, toujours selon Caracas.