(Santiago du Chili) Toutes vêtues de noir, silencieuses, plus d’un millier de Chiliennes ont défilé vendredi à Santiago pour rendre hommage aux personnes décédées dans la vague de contestation sociale qui secoue le pays depuis deux semaines.  

Elles ont rompu leur silence devant le palais présidentiel de La Moneda pour scander «Justice, vérité, non à l’impunité».

Vêtues de noir, arborant des foulards blancs, les manifestantes ont rendu hommage aux Chiliens «tombés» pendant la contestation sociale, en référence aux 20 morts - dont cinq par l’intervention des forces de sécurité - recensés depuis le 18 octobre.  

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La manifestation était organisée symboliquement le 1er novembre, le Jour des morts dans la tradition chrétienne.

Des appels à d’autres rassemblements vendredi circulaient sur les réseaux sociaux.

La fronde sociale, déclenchée par une hausse du prix du ticket de métro à Santiago, mesure depuis suspendue, s’est transformée en une vague de contestation inédite dans ce pays sud-américain, contre le gouvernement et les inégalités socio-économiques.  

Outre les 20 morts confirmés par le gouvernement, 1305 personnes ont été blessées, selon l’Institut national des droits humains (INDH), un organisme public indépendant.  

L’INDH a annoncé plusieurs plaintes pour actes de torture et violences sexuelles de la part des forces de l’ordre pendant l’état d’urgence décrété par le président conservateur Sebastian Pinera.  

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Face à ces allégations, plusieurs enquêteurs de l’ONU ont commencé une mission décidée par la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits humains, Michelle Bachelet, présidente du Chili à deux reprises.

La pire crise sociale vécue par le Chili depuis le retour de la démocratie en 1990 a contraint le gouvernement à renoncer à organiser la COP 25 prévue en décembre et le sommet du Forum économique de coopération Asie-Pacifique (Apec) les 16 et 17 novembre.  

La conférence mondiale sur le climat aura finalement lieu à Madrid début décembre.