(Cité du Vatican) Le pape François a présenté ses excuses vendredi pour le vol dans une église de statuettes indigènes d’Amazonie représentant une femme nue enceinte, ensuite jetées dans le Tibre, des objets considérés comme «païens» par les ultra-traditionalistes.

«Ceci s’est passé à Rome et, en tant qu’évêque de ce diocèse, je demande pardon à ceux qui ont été offensés par ce geste», a déclaré le chef de l’Église catholique.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a montré deux hommes non identifiés allant voler cinq exemplaires de cette statuette dans une église proche du Vatican, lieu d’événements parallèles au récent synode sur l’Amazonie.

L’un d’eux emporte ensuite les statuettes sur le pont Saint-Ange, enjambant le Tibre. Il les pose sur le parapet puis les jette dans le fleuve.

Une de ces statuettes trônait avec d’autres objets symboliques de la vie en Amazonie dans une pirogue posée sur le sol de la basilique Saint-Pierre, emmenée en procession par des indigènes, le pape et des évêques jusqu’à la salle du synode au premier jour des débats.  

AP

Le pape marche près des statuettes lors d'une promenade dans les jardins du Vatican, au début du mois.

Les statuettes en question, «retrouvées dans le Tibre, n’ont pas été endommagées», a souligné le Saint-Père.

L’acte de vandalisme a eu lieu sur fond de critiques, pendant ce synode, de catholiques ultra-conservateurs de ce qu’ils ont qualifié d’exposition d’objets indigènes «païens» pendant des célébrations liturgiques.

Ce synode, qui a duré trois semaines, a réuni 184 évêques, dont 113 originaires de neuf pays de la région amazonienne.

L’Église catholique, qui dispose de très peu de prêtres pour se rendre dans les zones isolées d’Amazonie, cherche à se rapprocher des indigènes, beaucoup plus énergiquement courtisés par les églises protestantes.