(Brasilia) Le président brésilien Jair Bolsonaro a indiqué vendredi qu’il était « prêt à parler avec tout le monde » au sujet de l’Amazonie, mais pas avec « notre cher Macron » après les propos tenus par le président français sur la souveraineté du Brésil.

Il a estimé également que l’Europe « n’avait pas de leçon à donner » au Brésil sur l’environnement, alors qu’il est sous une forte pression internationale depuis plus d’une semaine en raison des incendies qui détruisent de vastes régions de la plus grande forêt tropicale du monde.

M. Bolsonaro a annoncé à des journalistes à Brasilia qu’il devait s’entretenir dans la journée au téléphone avec la chancelière allemande Angela Merkel. Il a ajouté avoir perçu chez elle un désir « de retour à la normalité », après des échanges assez vifs lorsque l’Allemagne a suspendu début août une partie de ses subventions à la préservation de l’Amazonie.

Jair Bolsonaro avait notamment conseillé à la chancelière de « reboiser l’Allemagne ».

Il a répondu au journaliste qui l’interrogeait sur ses derniers propos : « elle (Mme Merkel) ne veut pas avoir une relation amoureuse avec moi, et toi tu veux compliquer les choses. Ce n’est pas seulement l’Allemagne, mais toute l’Europe qui n’a pas de leçon à nous donner sur l’environnement ».

Le président brésilien a ajouté être « prêt à parler avec tout le monde sauf notre cher Macron, tant qu’il ne se rétractera pas sur la souveraineté de l’Amazonie ».  

Jair Bolsonaro demande depuis trois jours que le président français, qui avait estimé que la question de la souveraineté sur l’Amazonie était ouverte, retire ses « insultes ». Le Brésil abrite 60 % de la forêt amazonienne.

Au sujet de la visite, qu’il a annoncée jeudi soir, du chef de la diplomatie Ernesto Araujo et de Eduardo Bolsonaro, son fils député, à la Maison-Blanche, il a précisé : « J’ai demandé son aide à (Donald) Trump ».

Le président américain l’avait félicité mardi, estimant qu’« il travaillait très dur » dans la lutte contre les incendies en Amazonie, prenant totalement le contrepied des autres membres du G7. Il avait exprimé le « soutien sans réserve » des États-Unis au Brésil.

« Trump a dit qu’il ne peut pas prendre de décision sans nous écouter. Le Brésil est l’ami de tout le monde. Je suis une personne de dialogue », a assuré le président d’extrême droite qui s’est toutefois heurté avec divers pays sur l’Amazonie et la préservation de l’environnement.