(Brasilia) Le président d’extrême droite du Brésil Jair Bolsonaro a affirmé vendredi que « dire que des gens ont faim au Brésil est un mensonge » propagé par des « populistes », avant de relativiser ses propos quelques heures plus tard.

« On peut cultiver pratiquement de tout dans notre pays. Dire que des gens ont faim au Brésil, c’est un grand mensonge », a déclaré le chef de l’État au cours d’un déjeuner avec des journalistes de médias étrangers, à Brasilia.  

« On ne voit pas des pauvres dans la rue avec un physique squelettique comme c’est le cas dans d’autres pays », a-t-il ajouté, avant de conclure que « dire que des gens ont faim au Brésil est un discours populiste, rien de plus ».

Ces propos ont causé une telle polémique au Brésil que le président a tenu à les relativiser quelques heures plus tard face à la presse locale.  

« Les Brésiliens mangent mal. Certains ont faim. Mais c’est inacceptable, dans un pays aussi riche que le notre, avec des terres cultivables et de l’eau en abondance », a-t-il déclaré.

La FAO, l’agence de l’ONU chargée de l’agriculture et de l’alimentation, recensait dans un rapport datant de septembre dernier 5,1 millions de personnes souffrant de sous-nutrition au Brésil en 2017, sur une population totale de près de 210 millions.

Un autre rapport de l’institution, datant d’octobre 2018, précise néanmoins que la proportion de personnes souffrant de la faim avait chuté de 10,6% au début des années 2000 (plus de 19 millions de personnes) à moins de 2,5% sur la période 2008-2019, notamment grâce aux programmes sociaux mis en place par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010).

Jair Bolsonaro, un farouche adversaire de Lula, a affirmé vendredi préférer « faciliter la vie des entrepreneurs, ceux qui produisent » avec son programme économique ultra-libéral.

Dans un entretien publié dimanche dans les colonnes du journal O Globo, le président de la chambre des députés, Rodrigo Maia, avait accusé le chef de l’État de ne pas montrer « de préoccupation » envers les pauvres de son pays et de n’avoir jamais « prononcé un mot » à leur sujet.