(Bogota) Le gouvernement des États-Unis a annoncé lundi l’octroi d’une aide supplémentaire de 160 millions de dollars US à la Colombie pour la mise en œuvre de l’accord de paix signé avec l’ex-guérilla FARC en 2016, a annoncé l’agence américaine USAID.

Ces fonds sont destinés à « la mise en œuvre de la paix » et à « formaliser les terres » dans des régions affectées par plus d’un demi-siècle de conflit armé, a déclaré l’administrateur de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), Mark Green, lors d’une conférence de presse à Bogota.

« Ces ressources sont pour un travail important, pour la mise en œuvre de la paix, pour promouvoir la réconciliation, pour aider les communautés rurales, pour améliorer la sécurité des citoyens et renforcer la protection des droits de la personne », a-t-il ajouté.

M. Green a fait cette annonce lors de l’officialisation d’un amendement à un accord bilatéral par lequel Washington a versé 754 millions US à Bogota pour financer des projets de développement socio-économiques, selon un communiqué d’USAID.

Le président colombien Ivan Duque a indiqué pour sa part que les fonds supplémentaires seraient destinés principalement à des projets productifs d’ex-combattants de l’ancienne guérilla FARC, désarmée et reconvertie en parti politique sous le même acronyme.

Ils serviront, a-t-il dit, aussi à « combler des brèches » dans l’accès aux services et pour la commercialisation de produits de régions isolées, ainsi qu’à l’amélioration de la sécurité dans d’anciens fiefs de la rébellion marxiste.

Cette annonce de fonds supplémentaires pour la paix intervient dans un contexte de frictions entre les deux pays, alliés historiques dans la lutte contre la drogue et les guérillas.

Le président américain Donald Trump a sévèrement critiqué la hausse record des narcoplantations, qui selon l’ONU ont atteint 171 000 hectares en 2017, et a exigé des mesures de la part de la Colombie, sous peine de réduire l’aide.

M. Duque, qui a pris ses fonctions en août en promettant de modifier l’accord avec les FARC qu’il juge trop laxiste envers les ex-guérilleros, a lancé un plan antidrogue strict, qui renforce la répression policière contre les consommateurs colombiens et envisage la reprise des fumigations au glyphosate, une initiative saluée par les États-Unis.