(Madrid) Le gouvernement espagnol a annoncé jeudi qu’il ne livrerait « en aucun cas » aux autorités vénézuéliennes l’opposant Lepoldo Lopez, réfugié dans la résidence de l’ambassadeur d’Espagne à Caracas et dont la justice a ordonné l’arrestation.

Le gouvernement « n’envisage en aucun cas de remettre Leopoldo Lopez aux autorités vénézuéliennes ni de lui faire quitter la résidence de l’ambassadeur », a annoncé dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères.

Le communiqué a été diffusé après une rencontre de l’ambassadeur avec le ministre vénézuelien des Affaires étrangères Jorge Arreaza. La diplomatie espagnole dit souhaiter trouver « une solution au plus vite » mais rappelle qu’en droit international les résidences diplomatiques sont inviolables et exclut de livrer l’opposant, dont un tribunal a ordonné jeudi l’arrestation pour avoir « violé de façon flagrante » le régime de résidence suveuille auquel il est soumis depuis août 2017.

Leopoldo Lopez avait échappé à sa résidence surveillée mardi et était apparu aux côtés du leader de l’opposition Juan Guaidó quand il annonçait un soulèvement militaire contre le président Nicolas Maduro. Il s’était réfugié le soir même à la résidence de l’ambassadeur espagnol, avec sa femme Lilian Tintori et sa fille quand le soulèvement avait tournée court.

Dans des déclarations effectuées dans la résidence, M. Lopez a affirmé jeudi que cette tentative de soulèvement « fait partie d’un processus, c’est une brèche qui va se transformer en brèche plus grande et qui va finir par rompre le barrage ».  

« La chute a commencé » pour le régime vénézuélien et « c’est un processus irréversible », a ajouté l’opposant, assurant qu’il y allait « y avoir davantage de mouvement dans le secteur militaire ».

Arrêté en 2014, Leopoldo Lopez, 48 ans, avait été condamné à près de quatorze ans de prison, accusé d’avoir incité à de violentes manifestations contre le gouvernement de Nicolas Maduro qui avaient fait 43 morts.

Après plus de trois ans de prison, cette figure charismatique de l’opposition, fondateur de Volonté populaire, le parti de Juan Guaidó, avait été placé en résidence surveillée.