Le gouvernement du président Nicolas Maduro a annoncé vendredi qu'il allait fournir à l'ONU « des preuves » d'une responsabilité des États-Unis dans la gigantesque panne d'électricité qui a plongé le Venezuela dans le chaos.

Ces informations seront remises à une délégation du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme qui est attendue à Caracas, a déclaré le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez.

« Dans quelques jours viendra au Venezuela une délégation du bureau des droits de l'Homme de l'ONU, que dirige Michelle Bachelet, nous lui remettrons les preuves » d'une implication américaine, a affirmé M. Rodriguez lors d'une allocution diffusée à la télévision publique vénézuélienne.

Le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a annoncé vendredi l'envoi d'une équipe de cinq personnes au Venezuela, afin de rencontrer notamment des « victimes de violations des droits humains ».

Cette « mission technique préliminaire », qui se déroulera du 11 au 22 mars, est destinée à préparer une éventuelle visite de la Haut Commissaire, la Chilienne Michelle Bachelet, officiellement invitée par le gouvernement vénézuélien, a précisé un communiqué de son bureau.

Le Venezuela est plongé dans le chaos par une gigantesque panne d'électricité qui a débuté jeudi à 20 h 50 GMT et affecte la quasi-totalité du pays, même si le courant est revenu partiellement vendredi dans certains quartiers de Caracas.

Les autorités affirment qu'un sabotage a paralysé la plus importante centrale électrique du Venezuela, celle de Guri, dans le sud du pays.

Le président Nicolas Maduro a accusé « l'impérialisme américain » de mener une « guerre électrique » contre le Venezuela, et plusieurs autres responsables ont eux aussi désigné Washington.

Selon le ministre de la Communication, la panne d'électricité a été déclenchée par « une attaque cybernétique contre le système de contrôle automatisé » de la centrale hydroélectrique de Guri, qui fournit au Venezuela 80 % de son énergie électrique.

Des experts attribuent, eux, la panne à un manque d'investissements du gouvernement dans l'entretien des infrastructures.

M. Rodriguez a attaqué dans son allocution le sénateur américain Marco Rubio, très hostile au gouvernement chaviste, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche John Bolton et l'opposition vénézuélienne.

Depuis une décennie, les pannes d'électricité sont fréquentes au Veenezuela, mais la panne actuelle est la pire.