Le football brésilien a été endeuillé vendredi par la mort de 10 personnes dans un incendie qui a ravagé des logements de jeunes joueurs au centre de formation de Flamengo, le club de football le plus populaire du Brésil.

« Les informations préliminaires indiquent qu'il y avait des jeunes joueurs et des employés du club parmi les victimes », a déclaré le vice-gouverneur de Rio, Claudio Castro, qui s'est rendu au centre d'entraînement.  

Les espoirs hébergés au centre de formation sont âgés de 14 à 17 ans, selon les médias brésiliens.

Les autorités locales ont également fait état de trois blessés, dont un grave, avec des brûlures sur plus de 30 % du corps.

Un des joueurs décédés, Christian Esmério, gardien de but de 15 ans, était international espoir et était suivi par de nombreux clubs européens.

Le président brésilien Jair Bolsonaro s'est dit « consterné » par « cette tragédie [...] qui a enlevé la vie à des jeunes qui entamaient leur chemin vers la réalisation de leurs rêves professionnels » et il s'est associé « à la douleur des familles dans ce moment de deuil ».

« C'est la pire tragédie du club en 123 ans d'histoire », a déploré le président de Flamengo Rodolfo Landim, lors d'une conférence de presse.

Légende vivante du football brésilien, Pelé a exprimé sa solidarité sur Twitter. « Ma journée a commencé avec les nouvelles de l'incendie au centre d'entraînement de Flamengo, où des jeunes tentent de réaliser leur rêve. C'est une journée très triste pour le football brésilien », a affirmé le « Roi ».  

Neymar, attaquant vedette du Paris SG, a posté sur son compte Instagram une simple image du logo de Flamengo sur fond noir avec le message : « Mes condoléances ».  

Pas ce certificat des pompiers

De nombreux proches affluaient vers le centre d'entraînement, angoissés de ne pas avoir de nouvelles des jeunes joueurs, originaires de plusieurs régions du Brésil. Un de ces proches a indiqué à Sportv que les espoirs étaient logés dans des installations provisoires en préfabriqué.

L'incendie s'est déclaré vers 5 h (heure locale) et a été maîtrisé deux heures plus tard, dans les installations ultra-modernes du Ninho do Urubu (« le nid du vautour », symbole du club), où s'entraîne également l'équipe première de Flamengo, dans le quartier de Vargem Grande, à l'ouest de Rio.

Photo RICARDO MORAES, REUTERS

Les chaînes de télévision ont montré de nombreux proches affluer vers l'installation, angoissés de ne pas avoir de nouvelles des joueurs.

Ce quartier a été un des plus touchés par les pluies diluviennes qui ont fait six morts dans la nuit de mercredi à jeudi à Rio de Janeiro.

Le journal local Extra a recueilli des témoignages de survivants selon lesquels le feu, dont les causes n'ont pas encore été établies, aurait commencé au niveau du système de climatisation.

Les pompiers ont précisé dans un communiqué que le centre d'entraînement « était en cours de régularisation » en ce qui concerne la couverture des risques d'incendie et qu'il ne possédait pas encore le certificat d'approbation de la corporation.

Vinicius Junior effondré

Les joueurs de l'équipe première étaient censés se rendre au Ninho do Urubu dans la matinée, pour le dernier entraînement avant le « classico » contre le rival historique Fluminense samedi.

La fédération de football de Rio de Janeiro a indiqué sur Twitter avoir convoqué une réunion entre les dirigeants des deux clubs pour un report de cette rencontre, la demi-finale du championnat régional.

Fluminense et de nombreux autres clubs brésiliens et étrangers ont envoyé des messages de condoléances sur les réseaux sociaux.

Flamengo, club qui compte le plus de supporteurs au Brésil, a révélé récemment dans son centre de formation les talents de Vinicius Junior, très en vue actuellement au Real Madrid, à seulement 18 ans.

« Le souvenir des nuits passées au centre d'entraînement me donne la chair de poule. Je n'arrive pas à y croire », a réagi le joueur madrilène sur Twitter.

Le football brésilien avait déjà été endeuillé il y a deux ans par l'accident de l'avion de l'équipe de Chapecoense, qui s'était écrasé en Colombie, faisant 71 morts, dont 19 joueurs, 14 membres du staff et une vingtaine de journalistes.

« Nous sommes attristés par la nouvelle de l'incendie qui a touché le Ninho do Urubu, faisant de nombreuses victimes », a réagi Chapecoense sur Twitter, un message illustré d'un photomontage de son maillot à côté de celui de Flamengo.

Photo Renato Spyrro, Associated Press

Vue aérienne montrant les dommages causés par l'incendie