(Washington) Les États-Unis promettent de «renforcer» leurs sanctions contre le président du Venezuela Nicolas Maduro, accusé de tout faire pour empêcher la réélection de l’opposant Juan Guaidó à la tête de l’Assemblée nationale.

L’Assemblée nationale, considérée par le gouvernement américain comme «la dernière institution démocratique au Venezuela», doit élire le 5 janvier son président pour 2020. L’an dernier, c’est le jeune Juan Guaidó qui avait été élu, fédérant l’opposition avant d’être adoubé comme président par intérim du pays en crise par les États-Unis et plus de 50 autres États.

Mais près d’un an plus tard, malgré des sanctions draconiennes, Washington n’est pas parvenu à pousser au départ le dirigeant socialiste Nicolas Maduro.

«Au cours de l’année 2019, l’Assemblée nationale a été la cible d’attaques du régime Maduro pour l’empêcher de fonctionner» et «ces attaques ont augmenté ces dernières semaines», a dénoncé vendredi l’émissaire américain pour le Venezuela Elliott Abrams.

«Le régime a recours à un mélange de menaces, arrestations et pots-de-vin, pouvant atteindre 500 000 dollars par suffrage d’après ce qu’on nous dit, pour stopper la réélection de Juan Guaidó», a-t-il accusé lors d’une conférence de presse à Washington.

Ensuite, «il veut prendre le contrôle de l’Assemblée nationale en empêchant des élections libres en 2020», année de renouvellement de cette institution parlementaire, a-t-il ajouté. Selon lui, «il est évident que l’opposition gagnera ces élections si elles sont libres».

Pour cela, les États-Unis vont «maintenir» leurs sanctions et même «les renforcer», a prévenu Elliott Abrams.

Il n’a ni confirmé ni démenti l’option d’un blocus naval pour prévenir la vente de pétrole vénézuélien à Cuba-l’un des rares alliés de Caracas-qui se poursuit malgré l’embargo américain.

Le diplomate américain a aussi appelé une nouvelle fois l’Union européenne à imposer des sanctions supplémentaires au pouvoir de Nicolas Maduro.

«Le régime Maduro a peur des élections libres, donc il faut faire pression pour obtenir ces élections libres», a-t-il martelé.

AP

Juan Guaidó

Dans une intervention radio-télévisée, M. Maduro a accusé M. Abrams, ainsi qu’un diplomate américain, Jimmy Story, chef du bureau des affaires vénézuéliennes créé à l’ambassade américaine à Bogota, de «mentir».

«Abrams et Jimmy Story […] ont menti pendant toute l’année 2019 à Donald Trump, ils ont menti, ils l’ont induit en erreur», a-t-il affirmé.

Alors que les États-Unis ont jusqu’ici préféré jouer cette carte de la pression économique, se tenant bien à l’écart des tentatives avortées de dialogue entre les camps Maduro et Guaidó ces derniers mois à Oslo, Elliott Abrams a estimé qu’il faudrait «au final, d’une manière ou d’une autre, des négociations entre Vénézuéliens» pour parvenir à «des élections libres».

«Le plus tôt sera le mieux», a-t-il plaidé, tout en assurant que Washington ne jouerait pas les médiateurs.