(Santiago du Chili) Les responsables de l’Église chilienne ont rejeté lundi un projet de loi obligeant les prêtres à briser le secret de la confession en cas d’abus sexuels sur des mineurs, a annoncé le clergé dans un communiqué.

La loi, adoptée la semaine dernière par la Chambre des députés, mais qui doit encore être débattue au Sénat, a provoqué un nouveau séisme au sein de l’institution catholique, ébranlée par plus d’une centaine de plaintes pour violences sexuelles commises sur des mineurs et leur dissimulation par des prêtres et des évêques.

Le secret de la confession « est un acte sacré par lequel une personne se réconcilie avec Dieu, il est donc fondamental de protéger les conditions dans lesquelles cela peut se produire », a déclaré le secrétaire général de la Conférence épiscopale, Mgr Fernando Ramos, dans le communiqué.  

« Personne ne peut obliger un prêtre à révéler le secret d’une confession », avait plaidé de son côté dimanche l’administrateur apostolique de Santiago, Celestino Aós.

Le texte oblige également les prêtres à dénoncer les crimes commis « contre des personnes qui, de par leur état physique ou mental, ne sont pas en mesure d’exercer leurs droits seules ».

La justice chilienne enquête sur 158 cas d’abus sexuels dans lesquels sont impliqués 219 membres du clergé. Ils auraient fait 241 victimes, dont 123 étaient mineures au moment des faits.

La justice chilienne a condamné, en mars dernier, l’Église chilienne à indemniser des victimes du prêtre Fernando Karadima, accusé d’agressions sexuelles multiples sur des mineurs et au centre du scandale qui secoue l’institution catholique de ce pays.