(Mexico) Le Mexique a enregistré au premier trimestre un nouveau record de violences avec 8493 meurtres recensés entre janvier et mars, selon des chiffres officiels.  

Selon le ministère à la Sécurité publique, ce chiffre  publié en fin de semaine représente une hausse de 9,6 % des homicides par rapport à la même période l’an dernier.  

En 2018, un chiffre record de plus de 33 500 meurtres avait été atteint sur l’ensemble de l’année, chiffre le plus élevé depuis la mise en place des statistiques en 1997.

Ce nouveau record enregistré sur le premier trimestre vient contredire les propos du président Andres Manuel Lopez Obrador qui avait affirmé que les homicides n’avaient pas augmenté depuis son arrivée au pouvoir, le 1er décembre dernier.  

La publication de ces chiffres intervient après le massacre de 13 personnes, dont un bébé d’un an, lors d’une fête d’anniversaire vendredi dans l’État du Veracruz (est), une tragédie qui a ému les Mexicains en cette période pascale.

« Nous allons renforcer (la sécurité de) l’État de Veracruz avec des effectifs de la marine et de l’armée, et nous allons le faire dans tout le pays », a promis lundi M. Lopez Obrador lors de sa conférence de presse quotidienne.

Le président a défendu sa stratégie qui repose sur la création d’une Garde nationale, forte de 80 000 hommes, dirigée par un militaire, et la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes.  

M. Lopez Obrador, président de gauche « anti-système », s’était engagé durant sa campagne à renvoyer les militaires dans leurs casernes avant de changer radicalement de position une fois élu.  

Les militants des droits de l’homme ont critiqué sa décision, rappelant que l’usage de militaires pour des missions originellement dévolues à la police avait fait bondir les cas de violations des droits humains au Mexique.

Depuis 2006, le Mexique a déployé l’armée dans le pays pour affronter la criminalité organisée dans le cadre d’une stratégie voulue par le président Felipe Calderon (2006-2012), prolongée par son successeur Enrique Pena Nieto.

Mais cette « guerre contre la drogue » a aussi déclenché une vague de violence sans précédent dans le pays, avec environ 250 000 homicides depuis cette date.

Les experts estiment que cette stratégie a abouti à fragmenter les cartels en cellules délictueuses plus petites et plus violentes, qui pratiquent également le racket, les enlèvements ou le vol de combustible.