Le gouverneur désigné de Rio de Janeiro, Wilson Witzel, a annoncé avoir lancé un appel d'offres pour l'installation de 30 000 caméras de surveillance pour tenter de régler les graves problèmes de sécurité qui touchent cet État du sud-est du Brésil.

« La sécurité est notre priorité », a affirmé lundi soir M. Witzel, qui devait se rendre mardi en Israël, où lui seront présentés des drones qui pourraient être utilisés dans la lutte contre le trafic de drogue.

D'après le site internet du journal O Globo, il s'agirait de drones de combat qui pourraient tirer à distance sur les trafiquants de drogue dans les favelas, ces quartiers pauvres à très forte densité où vit environ un quart de la population de Rio.

Au cours de son voyage, le gouverneur désigné, qui prendra ses fonctions en janvier, devrait également avoir accès à des caméras de reconnaissance faciale pour identifier des suspects.

Contacté par l'AFP, le service de communication de M. Witzel a simplement confirmé que ce dernier allait en Israël mardi soir pour « diverses activités », entre autres pour « prendre connaissance des technologies de drones », mais « sans engagement commercial ».

Peu après son élection, M. Witzel avait suscité la polémique en annonçant qu'il comptait autoriser des tireurs d'élite à abattre des criminels armés, même s'ils ne représentaient pas une menace pour des policiers.

La flambée actuelle de violences dans l'État de Rio de Janeiro a débuté après les Jeux olympiques de 2016. Cet État a recensé plus de 5346 homicides en 2017.

Lundi soir, pendant une conférence en présence de chefs d'entreprise au célèbre hôtel Copacabana Palace de Rio, le gouverneur élu a laissé entendre qu'il ne lésinerait pas sur les investissements en matière de sécurité, malgré la situation financière dramatique de son État, au bord de la banqueroute depuis plusieurs années.

Il a notamment annoncé qu'il comptait économiser un milliard de réais (environ 230 millions d'euros) en dégraissant l'administration.

M. Witzel, qui a remporté le scrutin du 28 octobre avec près de 60 % des suffrages, a surfé sur la vague ultra-conservatrice qui a permis l'élection du président d'extrême droite Jair Bolsonaro.