Plusieurs centaines de migrants de la « caravane » ont repris vendredi leur marche vers les États-Unis, tandis que la majorité des quelque 5500 migrants hébergés à Mexico attendaient de pouvoir obtenir des autobus pour poursuivre leur périple.

Jeudi soir, après avoir demandé en vain la mise à leur disposition de 150 autobus au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), les migrants avaient convenu de reprendre leur progression lors d'une assemblée où des divisions étaient apparues sur la stratégie à suivre.

Dans la matinée, seule une minorité des membres de la caravane a finalement pris le départ, a constaté l'AFP. « On s'en va parce que nous ne pouvons rester là à attendre. Ils nous disent des mensonges [...], nous avons faim, nous n'avons pas d'eau pour nous laver », a commenté une Hondurienne de 32 ans, voyageant avec ses enfants de 4 et 7 ans.  

Les autorités locales ont mis vendredi à leur disposition un métro pour les conduire à la limite de l'État de Mexico, d'où ils comptent poursuivre en faisant de l'auto-stop sur l'autoroute conduisant à Queretaro, dans le centre du pays, empruntée par de nombreux camions.  

« Merci Mexico ! », criaient les migrants en pénétrant dans les wagons, encadrés par des policiers fédéraux.

« J'ai des vêtements, des jeux pour les enfants et la photo de mon épouse défunte », a dit à l'AFP Justin Cortez, avançant en tenant la main de ses deux jumeaux de 10 ans. « Pour eux, si Dieu le veut, je vais arriver à la frontière avec les États-Unis. Je préfère mourir que de leur offrir une mauvaise vie ».

La route à suivre jusqu'à la frontière avait fait l'objet de discussions lors de l'assemblée de la veille.

« Nous, les mères qui avons des enfants, disons que la route la plus sûre est celle vers Tijuana. Beaucoup veulent en prendre une autre route parce qu'ils n'ont pas d'enfants », a lancé une femme lors de cette assemblée.  

Tijuana, sur la côte Pacifique, au nord-ouest du Mexique, est située à environ 2800 km de Mexico. Il s'agit de la route la plus longue et c'est l'un des points d'entrée les plus surveillés des États-Unis, qui jouxte San Diego en Californie.  

Le cortège de migrants a quitté le Honduras le 13 octobre, fuyant la pauvreté et la violence, déclenchant la furie du président américain Donald Trump, qui a dénoncé une « invasion ».