Un plan humanitaire de retour volontaire des Haïtiens vivant au Chili, élaboré par les autorités chiliennes, a permis mercredi à un premier groupe de 184 migrants de rentrer au pays.

« On n'arrive pas à trouver du travail, les conditions de vie au Chili sont pires que ce qu'on avait en Haïti. On a donc décidé de rentrer. On n'a pas été expulsés, mais c'est tout comme », témoigne une jeune femme à sa descente de l'avion, à l'aéroport de Port-au-Prince, après avoir passé deux ans en Amérique du Sud.

Comme elle, 183 autres migrants haïtiens, privés d'opportunités au Chili, ont préféré prendre le chemin du retour, même s'ils savent que les choses n'ont pas vraiment changé en Haïti depuis leur départ.

Un millier d'Haïtiens sont déjà inscrits à ce plan du gouvernement chilien, qui met à leur disposition un avion militaire pour le voyage retour.

Seuls 70 000 des 200 000 Haïtiens vivant actuellement au Chili sont détenteurs de papiers les habilitant à séjourner de façon régulière sur le territoire chilien.

Mais l'avenir de ceux qui ont décidé de rentrer s'annonce tout aussi incertain. Les indicateurs macroéconomiques n'ont en effet cessé de chuter ces 20 derniers mois en Haïti, où le chômage et la misère s'installent.

Les premiers migrants rentrés du Chili étaient quasiment livrés à eux-mêmes mercredi soir à l'aéroport de Port-au-Prince. Les ministres haïtiens des Affaires sociales et des Haïtiens vivant à l'étranger, venus les accueillir, ont tenté en vain de les rassurer.  

Pierre Garot Néré, directeur exécutif​ du Collectif des organisations pour la défense des droits des migrants et rapatriés, dénonce le manque de planification des autorités haïtiennes pour recevoir ces migrants.  

« C'est une déception totale, aucune planification n'a été faite pour recevoir ces compatriotes en difficulté », regrette-t-il, soulignant que ces Haïtiens avaient été victimes au Chili d'« exclusion » et de « racisme ».