La défense de l'ex-présidente argentine Cristina Kirchner envisage de réclamer un suivi de l'enquête qui la met en cause pour corruption par la Commission interaméricaine des Droits humains (CIDH), a annoncé mardi Gregorio Dalbon, l'un de ses avocats.

« Nous pourrions faire appel à la CIDH afin qu'elle envoie des observateurs qui assureraient la présence d'un organisme international au sein de cette enquête irrégulière dont l'ex-présidente est la cible, en violation de toutes les procédures légales », a déclaré M. Dalbon à l'AFP.

L'avocat faisait notamment référence à la perquisition de l'appartement de Mme Kirchner, la semaine dernière à Buenos Aires, à laquelle sa défense n'a pu assister sur décision du juge Claudio Bonadio, qui conduit cette affaire.

La CIDH est une entité autonome de l'Organisation des États américains.

Outre cet appartement dans un quartier huppé de la capitale, une maison à Rio Gallegos, en Patagonie, et une autre résidence à El Calafate, site touristique également en Patagonie, connu pour son glacier du Perito Moreno, ont également été perquisitionnées.

Ces perquisitions interviennent dans le cadre du scandale des « cahiers de la corruption », qui a révélé que des entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP) ont versé des pots-de-vin à l'administration Kirchner.

La semaine dernière, le Sénat avait partiellement levé l'immunité de Cristina Kirchner en autorisant ces perquisitions.

Le scandale a éclaté le 1er août avec la publication du contenu de plusieurs cahiers d'écolier dans lesquels Oscar Centeno, chauffeur du vice-ministre de la Planification (Travaux publics), Roberto Baratta, notait méticuleusement la date, l'heure et le lieu de la remise de sacs d'argent.

Les pots-de-vin versés par des entreprises du secteur du BTP étaient acheminés soit au domicile de ministres du gouvernement Kirchner, soit dans un appartement du couple Kirchner, ou encore à la résidence présidentielle d'Olivos, près de Buenos Aires.

Depuis, une vingtaine de patrons de grandes entreprises du BTP ont été convoqués par le juge Claudio Bonadio. La plupart d'entre eux ont reconnu les faits et accepté de collaborer avec la justice, tandis que d'autres ont été placés en détention préventive.

Cristina Kirchner assure que les accusations à son encontre sont liées aux « intérêts économiques concentrés et hégémoniques très puissants » qu'elle avait menacés durant sa présidence.

Elle soutient aussi que ces enquêtes n'ont qu'un seul but : l'écarter en tant que principale figure de l'opposition qui pourrait à nouveau postuler à la présidence en 2019.