Plusieurs ONG de défense des droits de l'homme au Nicaragua se sont inquiétées le 26 juin du bilan en hausse de la violente vague de contestation, qui a déjà fait plus de 210 morts en deux mois.

Le Centre nicaraguayen des droits de l'homme a fait état de 212 morts, un bilan établi le 24 juin, mais a indiqué à l'Agence France-Presse (AFP) qu'elle enquêtait sur de possibles nouveaux décès ces derniers jours.

L'Association nicaraguayenne pour les droits de l'homme (ANPDH) a, elle, publié un rapport dans lequel elle affirme qu'au moins 285 personnes - dont 262 qu'elle identifie par le nom et le prénom - ont été tuées et plus de 1500, blessées entre le 18 avril et le 25 juin.

Selon elle, la majorité des victimes sont des jeunes tués par balle, à la tête ou au thorax, dans la capitale Managua et à Masaya, particulièrement touchée par la répression gouvernementale.

Pour le seul mois de juin, l'ONG a recensé au moins 120 morts, alors que sont apparus des groupes de civils armés qui participent aux interventions des forces de l'ordre en tirant sur des manifestants.

« La répression a augmenté » depuis qu'ont commencé à agir « ces groupes paramilitaires, en réprimant, en torturant, en assassinant et en violant les droits de l'homme », a assuré à l'AFP le secrétaire administratif de l'ANPDH, Alvaro Leiva.

L'action de ces groupes a provoqué « un état de siège de fait », selon lui.

La Fédération nicaraguayenne des ONG pour l'enfance et l'adolescence a estimé que la répression avait causé la mort de 18 mineurs, âgés de cinq mois à 17 ans, et rendu orphelins 43 enfants.

Le Nicaragua est secoué depuis le 18 avril par une vague de protestation d'une ampleur inédite depuis des décennies, les manifestants exigeant le départ du président Daniel Ortega et de sa femme, Rosario Murillo, vice-présidente, accusés de confisquer le pouvoir et de brider les libertés.