Au moins 134 personnes ont été tuées au Nicaragua depuis le début, mi-avril, des manifestations contre le gouvernement du président Daniel Ortega, selon le bilan d'une ONG actualisé après de nouvelles violences mercredi soir.

«Nous avons comptabilisé 134 morts jusqu'à jeudi, dont trois jeunes tués dans la nuit de mercredi (à jeudi) dans la ville de Chinandega et un autre à Nueva Guinea», a annoncé à l'AFP Marlin Sierra, la secrétaire exécutive du Centre nicaraguayen des droits de l'homme (CENIDH).

Selon la presse locale, des groupes armés ont attaqué mercredi soir à Chinandega, la préfecture du département éponyme, de jeunes manifestants qui tentaient de perturber la circulation automobile vers plusieurs postes-frontières du Honduras voisin.

Les trois jeunes gens, dont un étudiant de Leon, ont été tués par balle, ont précisé les médias locaux.

Héros de la révolution sandiniste qui avait renversé la dictature en 1979, Daniel Ortega est confronté à une vague de contestation sans précédent, déclenchée par une réforme des retraites abandonnée depuis, mais qui a vite tourné à un mouvement général de rejet du chef de l'État.

M. Ortega a accepté de rencontrer jeudi soir les responsables de la Conférence épiscopale du Nicaragua, médiateurs dans la crise qui secoue ce pays, pour étudier la possibilité de reprendre le dialogue.

Les pourparlers avaient été suspendus le 30 mai à l'initiative de l'épiscopat, qui avait annoncé que le dialogue ne reprendrait pas tant que la répression se poursuivrait.