Le ministre brésilien de la Sécurité, Raul Jungmann, a affirmé lundi que les milices paramilitaires de Rio étaient la piste la plus solide des enquêteurs sur l'assassinat il y a un mois de la conseillère municipale noire Marielle Franco.

Aucune arrestation n'a eu lieu depuis l'exécution le 14 mars de cette élue charismatique de 38 ans originaire d'une favela et fortement engagée contre le racisme et la violence policière et en faveur des minorités.

Les investigations progressent sur plusieurs pistes et «l'hypothèse la plus probable est une action des milices de Rio de Janeiro», a dit M. Jungmann à la radio local CBN.

Les enquêteurs de la police «sont lancés sur une ou deux pistes sûres», a ajouté le ministre, se disant conscient de «l'impact» qu'avait eu cet assassinat. Il a ajouté qu'il avait fallu respectivement deux et trois mois pour élucider les meurtres en 2011 et 2013 de défenseurs des droits de l'Homme connus.

Marielle Franco a été criblée de balles dans sa voiture, de même que son chauffeur, Anderson Gomes, après un débat public en plein centre de Rio.

Sa mort a déclenché de nombreuses manifestations dans les rues de la «Ville merveilleuse» mais également dans d'autres grandes villes du Brésil et le premier mois de son décès a été marqué par des commémorations ce week-end à Rio.

Le gouvernement avait promis d'élucider cet assassinat, dans l'un des pays les plus violents au monde et où l'écrasante majorité des homicides reste impunie.

Les milices étaient au début relativement bien perçues par les habitants des favelas où vivent dans des conditions précaires environ un quart des habitants de Rio parce qu'elles avaient chassé les gangs de narcotrafiquants pour y imposer leur propre loi.

Mais leurs méthodes --extorsions de fonds grâce à la surfacturation du gaz ou de l'internet notamment --  et leur degré de violence a rapidement aliéné la population de ces quartiers très défavorisés.

Amnesty international avait sommé vendredi Brasilia d'élucider l'assassinat de Marielle Franco.

Cette exécution a eu lieu alors que l'armée est désormais en charge d'une intervention dans l'État de Rio de Janeiro censée y éradiquer la flambée de violence depuis la fin des jeux Olympiques de 2016.