La justice américaine a demandé l'extradition d'un des principaux dirigeants des FARC, interpellé lundi pour avoir introduit aux États-Unis plusieurs kilos de cocaïne, déstabilisant au passage l'accord de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla.

Seuxis Paucis Hernandez-Solarte, 51 ans - plus connu sous le nom de Jesus Santrich - est accusé d'appartenir à un réseau international de trafic de drogues, tout comme Marlon Marin, Armando Gomez et Fabio Simon Younes Arboleda, également interpellés lundi en Colombie.

Les cinq kilos de cocaïne acheminés par le groupe sur le territoire américain n'étaient qu'un échantillon, destiné à des intermédiaires, selon l'acte d'accusation rendu public mardi.

Selon les autorités américaines, le réseau était en mesure d'acheminer quelque dix tonnes de poudre blanche aux États-Unis.

Les quatre hommes mis en cause ont vanté à leurs interlocuteurs la fiabilité de leur organisation, qui disposait selon eux de laboratoires clandestins et d'avions immatriculés aux États-Unis susceptibles d'acheminer la drogue depuis la Colombie.

Ils risquent chacun un minimum de dix ans de prison et jusqu'à la réclusion criminelle à perpétuité s'ils sont reconnus coupables d'au moins un des trois chefs d'accusation retenus contre eux.

Le procureur fédéral de Manhattan Geoffrey Berman a indiqué mardi avoir le soutien du procureur général de Colombie Nestor Humberto Martinez dans sa démarche.

Jesus Santrich est une figure des FARC (Fuerza Alternativa Revolucionaria del Común) et a fait partie des négociateurs qui sont parvenus à un accord de paix avec le gouvernement colombien en août 2016.

Ce document a été ratifié en novembre de la même année par le Parlement colombien, après avoir été rejeté lors d'un référendum organisé le mois précédent.

Le porte-parole des FARC, Ivan Marquez, a prévenu mardi qu'avec cette arrestation, le processus de paix «(menaçait) de tourner au fiasco».

Dans le cadre de l'accord de paix, cinq sièges ont été attribués à des représentants des FARC à la chambre basse du Parlement colombien.

Jesus Santrich fait partie des membres désignés par l'ancienne guérilla pour occuper l'un de ces sièges lors de la prochaine législature, qui débutera le 20 juillet.