Vingt détenus se sont évadés jeudi d'un poste de police de la ville de Maracay, au lendemain d'une des pires mutineries de l'histoire du Venezuela, durant laquelle 68 personnes sont mortes dans un commissariat surpeuplé de Valencia (nord).

À Maracay, toujours dans le nord, avant leur évasion, les détenus étaient dans l'attente d'une décision qui devait établir s'ils allaient être placés dans une prison, a déclaré à une radio locale le commandant du commissariat Donan Conde.

Les fugitifs se sont emparés de trois armes à feu et d'une moto de la police, a-t-il ajouté, tout en assurant que les cellules de son commissariat n'étaient pas surpeuplées.

Au départ, 21 détenus avaient pris la fuite, mais l'un d'entre eux a été arrêté quelques heures plus tard. «Les habitants l'ont repéré et il s'est rendu», a poursuivi le chef du commissariat.

Mercredi, une tentative d'évasion dans le commissariat surpeuplé de Valencia, suivie d'un incendie, a fait 68 morts parmi les détenus, selon le parquet.

La surpopulation dans les prisons du Venezuela oblige les forces de l'ordre à utiliser les commissariats comme lieux de détention de longue durée, alors que selon la loi, la détention ne peut excéder 48 heures dans ces locaux.

Selon l'ONG «Une fenêtre sur la liberté», 62 détenus et deux policiers, sont morts en 2017 dans des incidents, mais aussi de maladies liées aux mauvaises conditions carcérales.

Selon cette ONG qui défend les droits des détenus, dans le pays le surpeuplement représente 400% de la capacité d'accueil.

Le 16 mars, une soixantaine de détenus se sont brièvement échappés d'une prison de l'île touristique de Margarita (nord) par un trou qu'ils avaient ouvert dans un mur.