Lima a rappelé lundi que le président du Venezuela Nicolas Maduro n'était pas le bienvenu au sommet des Amériques du 13 et 14 avril, et prévenu que le dirigeant ne pourrait pas entrer au Pérou, sauf en tant que « touriste ».

« Le Pérou est le pays hôte et c'est donc lui qui décide qui il invite. Le Pérou a retiré en février l'invitation de M. Maduro, il ne va donc pas venir au sommet des Amériques », a déclaré la chef de la diplomatie péruvienne Cayetana Aljovin au micro de la radio RPP.

Le président socialiste vénézuélien « ne pourrait pas non plus entrer dans le pays car les présidents n'entrent pas sans invitation, sauf en tant que touriste », a poursuivi Cayetana Aljovin.

Après lui avoir envoyé une invitation il y a quelques mois, le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski (centre droit) a ensuite exclu le dirigeant vénézuélien du sommet, pour dénoncer l'avancement du scrutin présidentiel par Caracas, de décembre au 20 mai.

Les États-Unis et le groupe de Lima, qui comprend 14 pays dont l'Argentine, le Brésil, le Canada, la Colombie, le Mexique et le Pérou, ont remis en cause ces élections boycottées par une grande partie de l'opposition et qualifiées par Washington de « ni libre, ni juste ».

En face, les pays de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) - le Venezuela, l'Équateur, Cuba, le Nicaragua, la Bolivie et quelques îles des Caraïbes - exigent la participation de M. Maduro.

Cet imbroglio diplomatique régional intervient à un moment où les relations entre le Venezuela et le Pérou sont particulièrement tendues, Caracas et Lima ayant mutuellement expulsé leurs représentants diplomatiques en août.

Le président Maduro a dans un premier temps affirmé qu'il assisterait au sommet des Amériques mais n'a pas abordé le sujet ces dernières semaines. Il a également assuré qu'il se rendrait au sommet des Peuples, organisé en parallèle au sommet des Amériques les 13 et 14 avril à Lima par plusieurs organisations syndicales péruviennes.

S'il va a à Lima, M. Maduro pourrait s'y trouver au même moment que Donald Trump, qui l'accuse d'avoir instauré une « dictature » au Venezuela et lui a déjà infligé des sanctions financières.