La police brésilienne a procédé lundi à de nouvelles arrestations dans le cadre du scandale de la viande avariée qui a éclaté il y a un an, ciblant cette fois des laboratoires accusés de masquer la présence de salmonelle dans les produits du géant de l'agro-alimentaire BRF.

«L'enquête a montré que cinq laboratoires et les secteurs d'analyse de l'entreprise falsifiaient les résultats» au moment de les présenter aux services sanitaires, a expliqué la Police Fédérale (PF) dans un communiqué.

D'après le ministère de l'Agriculture, «la cible principale est la fraude dans les résultats liés à la présence de salmonelle» dans leurs produits, certains étant destinés à l'exportation dans 12 pays, 80% d'entre eux de l'Union Européenne.

Alexandre Campos da Silva, représentant du ministère, a indiqué en conférence de presse que ses services avaient reçu l'an dernier 410 notifications de présence de salmonelle de la part de ces 12 pays ayant importé la viande en question.

L'opération de lundi, la troisième depuis que le scandale a éclaté, a mobilisé 270 policiers et 21 agents sanitaires dans cinq États du Brésil, pour un total de 91 mandats, dont 11 d'arrêt et 53 de perquisition.

Le commissaire de la PF Mauricio Boscardi Grillo a précisé en conférence de presse que 10 des 11 personnes visées avaient été arrêtées, dont Pedro de Andrade Faria, ancien PDG du groupe.

BRF est un des leaders mondiaux de l'agro-alimentaire, qui exporte ses produits dans plus de 120 pays, notamment de la viande de poulet. L'action de l'entreprise cédait près de 12% à la bourse de Sao Paulo peu après l'ouverture.

Le groupe avait déjà été visé par la première étape de l'opération «Carne Fraca» en mars 2017, quand a éclaté le vaste scandale impliquant des agents des services sanitaires corrompus pour certifier conforme de la viande avariée.

Plusieurs pays avaient fermé momentanément leurs portes à la viande venue du Brésil, premier exportateur mondial de boeuf et de volaille.