Dix détenus ont trouvé la mort lundi lors d'affrontements entre membres de factions rivales de narcotrafiquants dans la prison brésilienne d'Itapajé, à 125 km de Fortaleza, ont annoncé les autorités locales.

« Un affrontement entre groupes rivaux de détenus a provoqué ces morts », a expliqué le Secrétariat à la Justice de l'État du Ceara, dont Fortaleza est la capitale, deux jours après une fusillade qui avait fait 14 morts dans cette ville.

Le président du syndicat des agents pénitentiaires du Ceara, Valdemiro Barbosa, a affirmé au site d'informations R7 que les deux épisodes étaient liés.

« Il s'agit de la même dispute qui a lieu ces derniers jours et a provoqué le pire massacre de l'histoire de notre État », a-t-il expliqué.

Les autorités ont indiqué que les agents pénitentiaires avaient repris le contrôle de la prison, mais n'étaient pas en mesure de confirmer s'il y avait des blessés ou si des prisonniers s'étaient évadés.

Selon le site G1, les barreaux de certaines cellules ont été sciés.

Dans la nuit de vendredi à samedi, un groupe d'hommes armés ont fait irruption dans un bal populaire et ont ouvert le feu.

Parmi les 14 personnes tuées, huit étaient des femmes et le massacre a été qualifié de « barbarie » par le gouverneur de Ceara, Camilo Santanta.

L'enquête est toujours en cours, les autorités ayant affirmé samedi ne « pas être en mesure de confirmer s'il s'agissait d'un affrontement entre factions ». Six personnes soupçonnées d'avoir pris part à la fusillade ont déjà été arrêtées.

Plusieurs médias locaux ont évoqué un règlement de comptes entre deux factions rivales de trafiquants de drogue: un gang local, les Guardioes do Estado (Gardiens de l'État), et le Comando Vermelho (Commando rouge) originaire de Rio, avec des ramifications dans tout le Brésil.

En 2017, l'État du Ceara a recensé un record de 5114 homicides, 50 % de plus qu'en 2016.

Le 1er janvier, une mutinerie dans une prison de Goias avait fait neuf morts, certains ayant été décapités ou brûlés vifs.

Ce massacre avait été perpétré un an jour pour jour après des émeutes sanglantes durant lesquelles 56 détenus avaient été sauvagement assassinés à Manaus. Plus de 100 prisonniers avaient trouvé la mort lors d'affrontements de ce type en début d'année dernière.

Le Brésil compte la troisième population carcérale au monde, avec 726 712 détenus enregistrés en juin 2016, soit deux fois plus que la capacité officielle des prisons, selon les derniers chiffres du ministère de la Justice.

En plus d'être surpeuplées, les installations sont souvent vétustes et les autorités y ont retrouvé de grandes quantités d'armes, de drogues et de téléphones mobiles lors de fouilles effectuées tout au long de l'année dernière.