La «Table de l'unité démocratique» qui réunit les trois principaux partis d'opposition au Venezuela a été exclue jeudi par la Cour suprême de justice de la prochaine élection présidentielle anticipée, ouvrant la voie à la réélection de Nicolas Maduro.

«Le Conseil national électoral doit exclure la «Table de l'Unité démocratique» (MUD) du processus» électoral, selon la décision de la Cour qui autorise le pouvoir électoral à repousser de six mois la réinscription des partis, dont cette coalition, prévue au départ pour ce week-end.

Depuis la décision de l'Assemblée constituante, dotée de pouvoirs étendus et acquise au chef de l'État socialiste Nicolas Maduro, de convoquer un scrutin avant le 30 avril, plusieurs adversaires du pouvoir avaient manifesté leur envie d'y participer.

Cette décision intervient au moment où le pays pétrolier traverse une grave crise économique et politique, après des manifestations violentes contre le président Maduro qui ont fait 125 morts d'avril à juillet.

Même si la côte de popularité de Nicolas Maduro est remontée légèrement, le taux d'insatisfaits est de 70%, selon l'institut de sondage Delphos. Une partie des Vénézuéliens lui reproche la profonde crise économique qui secoue ce pays pétrolier: pénurie d'aliments et hyperinflation, attendue à 13.000% en 2018, selon le FMI.

Jusqu'à présent, la présidentielle était officiellement prévue pour fin 2018, mais certains experts estimaient déjà que sa date pourrait être avancée par le camp présidentiel.

Avant la décision de la Cour suprême d'exclure la coalition d'opposition, les douze pays latino-américains du Groupe de Lima ont condamné l'organisation anticipée de ce scrutin, estimant par la voix du chef de la diplomatie chilienne Heraldo Munoz que «cette décision empêche le déroulement d'élections présidentielles démocratiques, transparentes et crédibles».