L'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, menacé de prison, a affirmé mercredi être sous le coup d'un «pacte diabolique» visant à l'empêcher d'être candidat à l'élection présidentielle de 2018.

Mardi soir, le tribunal chargé de juger en appel la condamnation de Lula à près de dix ans de prison pour corruption a fixé la date de sa décision au 24 janvier.

«Le vrai crime commis dans ce pays, c'est le pacte diabolique entre le parquet, la police fédérale et la presse», a scandé l'icône de la gauche lors d'un discours à Brasilia, en présence de nombreux élus du Parti des Travailleurs (PT), qu'il a fondé en 1980.

Selon lui, l'objectif de ce «pacte» est «d'empêcher que le PT fasse son retour au pouvoir».

Pour ses avocats, la procédure a avancé «en un temps record» pour tuer dans l'oeuf toute possibilité de candidature de l'ex-président (2003-2010), qui est en tête des intentions de vote.

Dans son discours de mercredi, Lula s'est défendu «de se battre pour être candidat juste pour occulter une prétendue culpabilité».

«Je veux juste que mon innocence soit reconnue», a-t-il affirmé d'une voix rauque, habillé d'un simple jean et d'une veste blanche.

En juillet, Lula a été condamné à neuf ans et six mois de prison par le juge anticorruption Sergio Moro.

Il est accusé d'avoir bénéficié des largesses du groupe de bâtiment OAS, qui lui aurait notamment offert un triplex en bord de mer en guise de pot-de-vin en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics de la compagnie d'État Petrobras.

Lula - qui est visé par six autres procédures judiciaires - a affirmé que son procès s'apparentait «plus à un acte politique qu'à un acte juridique».

«Ça me fait croire que ce qui importe le moins (dans ce procès), ce sont les preuves. (...) Qu'ils présentent ne serait-ce qu'une preuve», a-t-il ajouté.

S'il est condamné en deuxième instance, l'ex-ouvrier métallurgique risque de se retrouver derrière les barreaux et de ne pas pouvoir se présenter à la présidentielle, même si certains juristes indiquent que d'autres recours sont possibles.

Certains groupes militants de gauche ont annoncé mercredi sur les réseaux sociaux leur intention «d'occuper Porto Alegre», ville où le jugement en appel aura lieu fin janvier.