Plusieurs milliers de Brésiliens ont manifesté vendredi à Sao Paulo dans le cadre d'une journée de mobilisation nationale contre les mesures d'austérité du gouvernement, notamment la nouvelle loi travail qui entre en vigueur samedi.

Les manifestants protestaient également contre un projet de réforme des retraites hautement impopulaire et contre la vague de privatisations annoncée récemment par le gouvernement du président conservateur Michel Temer.

Ce mouvement, lancé à l'appel des principaux syndicats du pays, prévoit des manifestations dans d'autres villes du pays, notamment Rio de Janeiro et la capitale Brasilia en fin de journée.

D'autres journées de mobilisation anti-austérité ont eu lieu ces derniers mois, y compris un appel à la grève générale en avril, mais avec une adhésion relativement faible.

« Il faut empêcher la destruction de notre pays, la perte des acquis sociaux et les menaces contre la démocratie », a affirmé Telma de Barros, enseignante de 57 ans qui manifestait sur la place de Sé, dans le centre de Sao Paulo, capitale économique du Brésil.

À Rio, un véhicule a été incendié par un groupe de manifestants en début de matinée, sur un pont reliant la ville à Niteroi, de l'autre côté de la baie de Guanabara, provoquant des embouteillages de plus de 10 km, selon le site d'information G1.

Le gouvernement du président conservateur Michel Temer a lancé l'an dernier une série de mesures d'austérité pour combler un déficit budgétaire astronomique et relancer une économie marquée par deux années de suite de récession.

La nouvelle loi travail, approuvée par le Sénat en juillet, prévoit notamment des contrats plus flexibles et donne la priorité aux accords d'entreprise sur les conventions collectives.

Le gouvernement tente à présent de faire passer une réforme ayant pour but de relever l'âge minimum des départs à la retraite et d'allonger la durée de cotisations pour pouvoir bénéficier de pensions à taux plein.

« Il n'y a aucun problème avec le régime actuel, mais le gouvernement est en train d'inventer des raisons pour le modifier, au détriment des travailleurs. Le peuple paie toujours la note », s'est insurgé Júlio Telmo, manifestant de 45 ans.