Sept jours après le séisme qui a frappé Mexico, faisant 331 morts, les premières équipes de sauveteurs étrangers commençaient mardi à quitter le pays, alors que la tension montait parmi les proches des disparus qui réclamaient plus d'information.

Après le départ des secouristes japonais lundi soir, ceux du Salvador, du Honduras et du Panama devaient les imiter mardi.

«Nous avons terminé nos opérations de secours, merci beaucoup pour vos innombrables encouragements et remerciements», a déclaré Toshihide Kawasaki, chef de l'équipe nippone, dans un message vidéo diffusé par l'ambassade du Japon.

Pendant ce temps, des secouristes mexicains et israéliens, notamment, s'activaient encore mardi matin sur quelques sites de la capitale, dont l'immeuble de bureaux de sept étages qui s'est effondré dans le quartier branché de Roma.

«Nous avons une mission, c'est de secourir des personnes et sauver des vies», a déclaré à la chaîne Televisa la sauveteuse israélienne Karen Vidka.

La veille au soir, sous une pluie incessante qui a contraint à suspendre le travail des sauveteurs, la tension était palpable: une centaine de personnes en colère, se présentant comme des proches de victimes, ont exigé des nouvelles des leurs en menaçant de rompre le cordon de sécurité autour des décombres.

«Nous voulons des informations (...) Ils nous ont menti. Hier ils voulaient me remettre un corps qui n'était pas celui de ma nièce, je l'ai déjà retrouvée au Semefo» (service de médecine légale), a déclaré une femme vers minuit, lors d'une conférence de presse improvisée.

«Une semaine c'est trop long»

«On ne nous dit que des mensonges, qu'ils vont les sortir, qu'ils travaillent, et puis rien», se désolait Anel Jimenez, commerçante de 42 ans qui attend des nouvelles de son cousin, Martin Estrada, comptable - comme la plupart des disparus dans cet immeuble - âgé de 30 ans. «Une semaine c'est trop long».

La Protection civile a signalé qu'une quarantaine de familles étaient toujours sans nouvelles des leurs, au milieu de rumeurs persistantes qui évoquent des corps retrouvés, dont 15 seraient encore non identifiés dans un service médico-légal.

Ces derniers jours, les autorités mexicaines, jusqu'au président Enrique Peña Nieto, ont tenté de rassurer les familles en assurant qu'aucun immeuble ne serait démoli tant que tous les corps n'auront pas été récupérés.

Le séisme de magnitude 7,1 qui a frappé le pays le 19 septembre a fait 331 morts, dont plus de la moitié dans la capitale, selon un dernier bilan officiel.

Franchi vendredi, le délai critique des premières 72 heures, au-delà duquel les chances de survie sont très faibles, paraît désormais bien loin. Même si les Mexicains se souviennent des sauvetages «miracles» accomplis après le grand séisme du 19 septembre 1985, qui avait fait plus de 10 000 morts et jusqu'à 30 000 selon certaines estimations.

Un détachement français d'intervention spéciale est arrivé lundi après-midi à Mexico. Cette équipe de la Birta (Brigade internationale de recherches techniques et d'assistance) doit se rendre dans l'État de Morelos, proche de l'épicentre au sud de Mexico, où le séisme a fait plus de 70 morts et où les secours ont été plus rares que dans la capitale.

Plus de 9000 immeubles de Mexico ont déjà été inspectés et la plupart sont habitables, selon le maire de la capitale. Quelque 700 bâtiments nécessitent une intervention et 300 présentent des dommages importants, a-t-il ajouté.