L'ex-guérilla des Farc a présenté vendredi son parti politique, «révolutionnaire» et attaché à tous les aspects de la vie en société, avec lequel elle participera aux élections générales de 2018 en Colombie, après plus d'un siècle de conflit armé.

Ce parti, baptisé Fuerza Alternativa Revolucionaria del Comun (Force alternative révolutionnaire commune: ndlr) et qui garde donc le même acronyme Farc des Forces armées révolutionnaires de Colombie, aura un «caractère global (...) engagé à garantir la justice sociale, la paix, la souveraineté, pour une réforme agraire, pour la défense des intérêts populaires», a déclaré l'ex-commandant guérillero Pablo Catatumbo lors d'une conférence de presse.

À l'issue du congrès fondateur de la Farc, il ajouté que ce sera «un nouveau parti pour une nouvelle Colombie».

Réunis depuis dimanche à Bogota, plus de 1200 délégués de l'ancienne guérilla marxiste, la plus ancienne et la principale du continent américain, ont défini cette semaine la ligne, les statuts, le nom et les candidats de la Farc au scrutin de l'an prochain, un vote clé pour la consolidation de la paix signée en novembre.

Pablo Catatumbo a précisé à l'AFP que les candidats seraient désignés prochainement par la direction nationale du parti, élue par le congrès et qui compte 111 membres, puis inscrits en novembre auprès des autorités électorales.

L'accord de paix garantit à la Farc un minimum de cinq sièges dans chacune des deux chambres du Parlement pour deux mandats. Mais ces députés et sénateurs désignés devront quand même se présenter aux élections, l'ex-guérilla espérant alors accroître le nombre de ses élus.

Parmi les pré-candidats de ce nouveau parti de gauche figurent d'anciens commandants guérilleros tels que Pablo Catatumbo, Carlos Antonio Lozada, Ivan Marquez et Victoria Sandino.

Les ex-rebelles, qui ont fini de déposer les armes le 15 août, avaient voté jeudi pour le nom de leur mouvement, ainsi que pour son emblème, une rose rouge avec une étoile à cinq branches en son centre et les lettres Farc en vert.

«Nous avons intégré la vie politique légale parce que nous voulons être un gouvernement ou en faire partie», a ajouté Ivan Marquez, ex-chef négociateur de l'accord de paix signé avec le président Juan Manuel Santos après quatre ans de pourparlers à Cuba, dont le parti visera à «garantir l'application».

Pour cela, la Farc cherchera «une grande coalition démocratique de large convergence, construite sur des positions partagées et des compromis mutuels», a-t-il ajouté, sans préciser quels seraient les alliés.