Les États-Unis et le Mexique ont réuni jeudi en Floride plusieurs dirigeants d'Amérique centrale pour examiner la façon dont des économies fortes et l'état de droit pouvaient faire barrage au trafic de drogues.

Le président américain Donald Trump est arrivé au pouvoir en promettant de bâtir un mur le long de la frontière mexicaine pour empêcher immigrés clandestins et trafiquants de drogues d'entrer, et de revoir la politique étrangère des États-Unis pour promouvoir «l'Amérique d'abord».

Mais quand le secrétaire d'État Rex Tillerson a rencontré les dirigeants mexicains pour évoquer la sécurité de la frontière, ils ont découvert que leur intérêt commun était de favoriser la stabilité des pays d'Amérique centrale.

«Nous cherchons à renforcer la sécurité nationale, sécuriser nos frontières et à promouvoir les intérêts économiques américains», a déclaré M. Tillerson à l'ouverture de cette rencontre de deux jours à Miami sur «La prospérité et la sécurité en Amérique centrale».

«Promouvoir la prospérité en Amérique centrale est un composant clé de cette initiative car notre prospérité et notre sécurité sont étroitement liées au mouvement des idées, des personnes et des biens», a-t-il poursuivi.

Cette conférence s'est ouverte sur la promesse d'aider le Honduras, le Guatemala et le Salvador à rétablir leurs économies et assurer l'état de droit.

Le vice-président américain Mike Pence a indiqué que Donald Trump provisionnera 460 millions de dollars pour soutenir ces trois pays du «triangle du nord» qui traversent une crise de gouvernance. Un montant en baisse en comparaison des 650 millions de dollars alloués pour l'année 2017.

«Avec le président Donald Trump, les frontières des États-Unis seront solides mais les frontières des États-Unis seront toujours ouvertes aux immigrés légaux et au commerce légal», a dit Mike Pence.

En revanche, a-t-il ajouté, les frontières américaines «resteront fermées à ceux qui nous veulent du mal et seront imperméables aux drogues qui assaillent nos familles et nos communautés».

Cette conférence se déroule au moment où l'administration Trump cherche à réduire drastiquement l'aide au développement. Et des responsables américains ont confié que la rencontre visait d'ailleurs à en convaincre les pays partenaires.

M. Hernandez a prévenu que sans aide extérieure l'Amérique centrale pourrait représenter une menace encore plus grande qu'actuellement.

«Une Amérique centrale en pleine convulsions, confrontée au manque d'opportunités et à la violence, représente un énorme risque pour les États-Unis, le Mexique et la région», a-t-il estimé.

Selon le secrétaire d'État adjoint William Brownfield, responsable d'initiatives contre le trafic de drogue, des progrès ont été réalisés depuis 2009, en travaillant par exemple avec la Colombie dans sa sanglante guerre contre les cartels.

Mais certains pays craignent que la guerre contre la drogue ne soit à nouveau militarisée, dans le sillage du discours agressif de Donald Trump et de son projet de «grand mur» frontalier.

Outre le Guatemala, le Honduras et le Salvador et les deux co-organisateurs, la rencontre de Miami a également attiré des responsables du Belize, du Chili, de Colombie, du Costa Rica, du Nicaragua, du Panama mais aussi du Canada, de l'Union européenne et d'Espagne.