Les Farc ont indiqué jeudi avoir déjà remis plus de 2200 armes à la mission de l'ONU chargée de superviser le désarmement de la plus importante guérilla de Colombie, en application de l'accord de paix signé en novembre dernier.

«Au total, hier (mercredi) 31 % des armes avaient été remises, soit 2230. C'est un fait très positif», a déclaré le chef des négociations des Farc, Ivan Marquez, à Blu Radio.

Mercredi soir les Farc avaient annoncé avoir remis 30 % de leur arsenal à l'ONU, qui l'a déposé dans des conteneurs situés dans les zones de regroupement des près de 7000 guérilleros qui rendent les armes et préparent leur retour à la vie civile.

«Les Farc respectent la parole donnée et nous espérons que le gouvernement le fasse aussi», a souligné jeudi M. Marquez, exigeant des autorités qu'elles garantissent la sécurité juridique et physique des membres de la guérilla, issue en 1964 d'une insurrection de paysans sans terre.

La veille, le chef des Farc, Rodrigo Londoño, dit «Timochenko», avait précisé que 30 % supplémentaire de l'armement des Farc serait remis à la mission de l'ONU le 14 juin et les 40 % restant le 20 juin.

Selon l'accord de paix entre le gouvernement du président Juan Manuel Santos et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), le désarmement aurait dû se terminer fin mai. Mais, la semaine dernière, les parties ont annoncé un report au 20 juin en raison de problèmes logistiques.

La mission de l'ONU avait estimé l'arsenal des Farc à environ 7000 armes, sans plus de détails.

Selon l'accord de paix, avec l'armement récupéré, puis fondu, trois monuments seront érigés : à New York, à Cuba - siège des négociations de paix - et en Colombie.

Depuis plus d'un demi-siècle, le complexe conflit armé colombien a impliqué une trentaine de guérillas, des milices paramilitaires d'extrême droite, officiellement démobilisées depuis 2006, et les forces de l'ordre, faisant au moins 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 7,1 millions de déplacés.

Après avoir négocié pendant quatre ans avec les Farc, le gouvernement a entamé en février des pourparlers avec l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), dernière guérilla active du pays avec quelque 1500 combattants, visant à parvenir à une «paix complète».