Trois hommes ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête sur la mort du journaliste Maximino Rodriguez, ont indiqué les autorités mexicaines, alors que les critiques s'accumulent sur l'inefficacité de la justice mexicaine à élucider les meurtres de reporters.

Rodriguez, un journaliste de 71 ans, spécialisé dans les affaires criminelles, avait été abattu dans la rue le 14 avril à La Paz, au nord-ouest du Mexique.

Les meurtriers présumés de Rodriguez ont été arrêtés mardi. Le meurtre serait «directement relié» à sa profession de journaliste, a précisé le procureur. Selon les médias mexicains, les trois hommes seraient liés à un cartel de drogue.

Rodriguez était le quatrième journaliste assassiné cette année au Mexique, un bilan qui est depuis monté à cinq après la mort le 15 mai du journaliste Javier Valdez, spécialiste du narcotrafic et pigiste de l'AFP dans l'État de Sinaloa.

En avril, Filiberto Alvarez, qui tenait un programme de poésie sur une radio à Morelos, avait également été assassiné sans que l'on sache si ce crime était lié à son activité.

Un autre journaliste, Salvador Adame, propriétaire d'une chaîne locale de télévision dans l'État de Michoacán, est porté disparu depuis le 19 mai.

Après la mort de Valdez, le président Enrique Peña Nieto s'est engagé à retrouver les responsables de ces meurtres de reporters, dont 90% restent impunis au Mexique.

Les correspondants des principaux médias internationaux au Mexique ont de leur côté demandé dans une lettre ouverte un «engagement réel» des autorités pour lutter contre l'impunité et garantir la sécurité des journalistes.

Selon les ONG de défense de la liberté d'expression, 105 journalistes ont été assassinés au Mexique et 23 sont portés disparus depuis l'an 2000.

Le Mexique figure au troisième rang des pays les plus dangereux pour les journalistes après la Syrie et l'Afghanistan, selon Reporters sans frontières (RSF).