L'indignation était vive jeudi au Guatemala au lendemain de la mort de 35 adolescentes dans l'incendie d'un foyer pour mineurs dénoncé pour des mauvais traitements et des abus sexuels, une tragédie que des pensionnaires sont soupçonnés d'avoir provoquée.

Dix-neuf jeunes filles, âgées de 14 à 17 ans, ont péri calcinées et les autres ont succombé à leurs brûlures, selon les hôpitaux San Juan de Dios et Roosevelt, dans la capitale Guatemala, où elles étaient soignées.

Il reste encore 19 adolescentes hospitalisées, la majorité sont dans un état jugé critique avec des brûlures à des degrés divers.

«Comment n'ont-ils pas pu se rendre compte et les sauver à temps?», s'est lamenté auprès de l'AFP, dans une morgue de la ville, l'oncle d'une adolescente de 15 ans tuée dans la tragédie, qui n'a voulu donner que son prénom, Marvin, et dont la nièce a été identifiée grâce à des échantillons d'ADN.

Trois jours de deuil national ont été décrétés par le président Jimmy Morales qui, dans un bref message télévisé, a annoncé avoir ordonné le limogeage du directeur du foyer, situé à San José Pinula, à 10 kilomètres à l'est de Guatemala.

Le feu s'est déclaré mercredi dans l'aile réservée aux filles de l'établissement, baptisé Hogar Seguro («foyer sûr») Virgen de la Asuncion, dont le personnel avait déjà été accusé à plusieurs reprises de mauvais traitements et de sévices sexuels, tandis que de nombreuses fugues y avaient eu lieu.

Selon les médias locaux, l'incendie a été provoqué par les pensionnaires du foyer au cours d'un mouvement de protestation contre les mauvais traitements. Juste avant cela, un groupe de jeunes avait tenté une évasion et au moins 19 d'entre eux étaient parvenus à s'enfuir.

«Le repas était en train d'être servi aux adolescents quand certains d'entre eux ont mis le feu à un matelas et c'est comme cela que l'incendie a commencé», a expliqué Abner Paredes, procureur chargé des droits des enfants.

Elle a affirmé que des jeunes filles étaient enfermées dans un salon lorsque l'incendie s'est déclaré.

Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame et les responsabilités.

Il s'agit d'un «massacre», a fustigé Hilda Morales, procureure des droits des enfants qui a demandé une enquête administrative et pénale contre les responsables du foyer.

Les mineurs rescapés de la tragédie seront placés dans d'autres foyers publics et privés, certains devant être confiés provisoirement à leurs familles.

Critiques de l'Unicef

L'établissement, ouvert en 2006 et qui dépend du secrétariat du Bien-être social de la présidence guatémaltèque, accueille, sur décisions de justice, des enfants et adolescents victimes de violences familiales ou sans domicile. Le centre est mixte mais l'incendie s'est déclaré dans la partie réservée aux jeunes filles.

Selon des chiffres officiels, il a une capacité d'accueil de 400 mineurs mais la presse locale assure qu'il en héberge actuellement environ 800.

Pour montrer leur indignation, des militants des droits de l'homme ont manifesté jeudi à proximité du palais présidentiel à Guatemala, versant du charbon et plaçant des poupées brûlées devant l'édifice. À la nuit tombée ils ont ensuite organisé des veillées avec des bougies et dénoncé «un crime d'État».

«Le Guatemala n'est pas un foyer sûr», dénonçait une pancarte accrochée aux grilles du palais.

Dans un communiqué, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a dit espérer que «l'État guatémaltèque remplisse son obligation d'enquêter sur les faits survenus, d'identifier les responsables et d'indemniser les victimes».

Il a également critiqué le placement systématique en institution, estimant que «l'enfermement d'enfants et d'adolescents pour leur protection est inadmissible».

«Les enfants ont le droit de grandir au sein d'une famille et de compter sur le soutien de l'État pour que les familles puissent assumer leurs responsabilités», a-t-il insisté.

Au Guatemala, le pays le plus peuplé d'Amérique centrale (16,3 millions d'habitants), 59,3% de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale, et le taux d'homicides est un les plus élevés du monde.

Critiques de l'UNICEF

Selon les médias locaux, l'incendie a été provoqué par les pensionnaires du foyer au cours d'un mouvement de protestation contre les mauvais traitements. Juste avant cela, un groupe de jeunes avait tenté une évasion et au moins 19 d'entre eux étaient parvenus à s'enfuir.

«Le repas était en train d'être servi aux adolescents quand certains d'entre eux ont mis le feu à un matelas et c'est comme cela que l'incendie a commencé», a expliqué Abner Paredes, procureur chargé des droits des enfants.

Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame et les responsabilités.

Pour montrer leur indignation, des militants des droits de l'homme ont manifesté jeudi à proximité du palais présidentiel à Guatemala, versant du charbon et plaçant des poupées brûlées devant l'édifice.

«Le Guatemala n'est pas un foyer sûr», dénonçait une pancarte accrochée aux grilles du palais.

Dans un communiqué, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a dit espérer que «l'État guatémaltèque remplisse son obligation d'enquêter sur les faits survenus, d'identifier les responsables et d'indemniser les victimes».

Il a également critiqué le placement systématique en institution, estimant que «l'enfermement d'enfants et d'adolescents pour leur protection est inadmissible».

«Les enfants ont le droit de grandir au sein d'une famille et de compter sur le soutien de l'Etat pour que les familles puissent assumer leurs responsabilités», a-t-il insisté.

Au Guatemala, le pays le plus peuplé d'Amérique centrale (16,3 millions d'habitants), 59,3% de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale, et le taux d'homicides est un les plus élevés du monde.

PHOTO AFP

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