Le trafiquant de drogue mexicain Joaquin «El Chapo» Guzman a demandé à être présent physiquement à toutes les audiences le concernant à New York, alors que la justice américaine souhaitait utiliser la visioconférence.

Le juge fédéral Brian Cogan, en charge du dossier, avait demandé le 25 janvier que le chef présumé du cartel de Sinaloa, réputé pour ses évasions spectaculaires, puisse être entendu depuis la prison où il est détenu à Manhattan lors de la prochaine audience, fixée le 3 février, «afin de minimiser les perturbations liées à son transport physique».

Dans une lettre adressée au magistrat et datée de lundi, les deux avocats d'«El Chapo» demandent à ce que l'accusé soit présent physiquement lors de cette audience, ainsi que pour les suivantes.

Même s'il s'agit d'une audience technique et que la présence de Joaquin Guzman n'est pas impérative, ses conseils font valoir qu'elle est nécessaire pour le plein exercice des droits de la défense.

Ils citent le sixième amendement à la Constitution américaine qui établit le droit d'un accusé à un procès équitable et à l'assistance d'un avocat, ainsi que le quatorzième amendement, qui rappelle qu'une personne ne peut être poursuivie que dans les limites de la loi.

L'utilisation de la vidéo est «un faible substitut à la présence physique en salle d'audience», soulignent les avocats, rappelant qu'elle est généralement utilisée quand un accusé a perturbé le déroulement de précédentes audiences.

«Son absence en salle d'audience donnerait inévitablement l'impression au public que M. Guzman est trop dangereux pour être amené au tribunal», écrivent les avocats dans un document consulté par l'AFP.

Ils soulignent qu'aucun incident n'est intervenu depuis son extradition du Mexique aux États-Unis, le 19 janvier.

Les avocats estiment que l'impression donnée par l'image de Joaquin Guzman, en duplex depuis l'établissement pénitentiaire du Metropolitan Correctional Center, où il a été placé à l'isolement, porterait préjudice à leur client.

Joaquin Guzman s'est évadé par deux fois de prison lorsqu'il était détenu au Mexique.

Âgé de 59 ans, il est accusé d'avoir dirigé l'un des plus vastes empires de drogue que le continent américain a jamais connu.