L'armée brésilienne s'est lancée vendredi à la recherche d'armes et de drogue lors d'une vaste fouille dans une prison de l'État de Roraima (Nord), où 33 détenus ont été sauvagement tués le 6 janvier dernier.

Cette intervention dans la prison Monte Cristo est la première étape d'une grande opération lancée par le gouvernement pour tenter d'endiguer la vague de violence dans les prisons du pays, qui a déjà fait près de 140 morts depuis le début de l'année.

Au total, 335 militaires sont entrés dans l'établissement pénitentiaire, équipés de détecteurs de métaux, de scanneurs et d'autres équipements déjà utilisés lors des jeux Olympiques de Rio-2016.

Dans un premier temps, 250 policiers mobilisés par les autorités régionales ont isolé les détenus pour permettre aux militaires de fouiller la prison de fond en comble, des cellules aux bâtiments administratifs.

«Les armes, les munitions et les couteaux dans les prisons sont des facteurs qui ne font qu'augmenter la tragédie, en y ajoutant une sauvagerie inacceptable», a souligné le ministre de la Défense, Raul Jungmann en conférence de presse, sans faire part des résultats de la fouille dans l'immédiat.

La Constitution brésilienne n'autorise pas l'armée à prendre le contrôle des prisons.

Le gouvernement a assuré que la mission des militaires consisterait seulement à fouiller les établissements et le ministre a souligné qu'ils n'ont eu «aucun contact» avec les détenus de Roraima.

La guerre sans merci entre factions criminelles a déclenché une vague de violence sans précédent dans les prisons surpeuplées et vétustes du Brésil, notamment dans la région nord, frontalière du Pérou et de la Colombie, d'où vient la plupart de l'approvisionnement en cocaïne.