L'armée a commencé à patrouiller vendredi dans les rues de la ville brésilienne de Natal, au septième jour d'affrontements entre détenus de gangs rivaux dans la prison d'Alcaçuz qui ont déjà fait 26 morts.

Les premiers effectifs des forces armées ont commencé à se déployer autour des points touristiques de la ville, qui a subi ces derniers jours des actes de vandalisme de la part des membres de ces gangs, tandis que les prisonniers continuent de se mouvoir librement dans la prison.

Quelque 650 militaires étaient en cours de déploiement, sur un effectif attendu de 1846 militaires qui seront envoyés d'ici dimanche à Natal pour une opération prévue sur 10 jours.

Les militaires n'ont pas pour mission de rétablir l'ordre dans les prisons ou d'affronter les factions qui ont causé de nombreux dégâts dans la ville, ils se contenteront de patrouiller afin de faire revenir l'ordre, a expliqué le ministre de la défense, Raul Jungmann.

«Les Forces Armées ne vont pas se substituer à la police des États», mais «nous n'allons pas permettre que le crime règne», a déclaré le ministre lors de sa visite vendredi à Natal. «Nous n'entrerons dans aucune prison où existe la possibilité de révoltes, d'instabilité ou de crise», a-t-il ajouté.

Le gouverneur de l'État de Rio Grande do Norte avait fait appel à l'armée pour patrouiller dans Natal, où des membres de gangs ont incendié des autobus pour protester contre le transfert de 220 détenus de la prison locale d'Alcaçuz vers des prisons d'autres états.

C'est ce déplacement de prisonniers issus de la faction locale «Syndicat du crime RN» qui a déplu à cette bande criminelle, faisant éclater l'affrontement dans la prison jeudi matin et provoquant en cascade des incidents dans plusieurs villes de l'État de Rio Grande do Norte. De nombreux véhicules ont été incendiés.

La guerre sans merci pour le contrôle du trafic de cocaïne a déjà fait plus de 130 morts dans les prisons du Brésil depuis le début du mois.

Elle oppose le puissant PCC (Premier commando de la capitale), de Sao Paulo, au Comando Vermelho (CV), basé à Rio de Janeiro, et à ses alliés régionaux, dont le «Syndicat du crime RN».