Le président mexicain Enrique Peña Nieto a tenu mercredi à justifier la hausse brutale du prix de l'essence et a assuré comprendre la colère des habitants qui a dégénéré en violences depuis le début de l'année.

Le prix de l'essence a augmenté de 20,1 % et celui du diesel de 16,5 % depuis le 1er janvier. À partir du 18 février, le prix plafond fixé par le gouvernement sera réajusté tous les jours.

« Je comprends la gêne et la colère ressenties dans la population en général (...), mais ne pas le faire, et c'est là que je demande de la compréhension (...), aurait provoqué des effets encore plus douloureux », a-t-il assuré dans un discours devant la presse.

Selon lui, cette forte hausse n'est pas liée aux réformes énergétique et fiscale lancées dans le pays, mais à « la hausse des prix internationaux » du pétrole.

C'est une « mesure responsable » pour préserver la stabilité de l'économie mexicaine, a-t-il plaidé.

Les protestations se multiplient depuis le 1er janvier au Mexique après la hausse de 20 % du prix de l'essence, avec des manifestations dans les rues de Mexico et de plusieurs villes ainsi que des blocages de routes et de stations-service.

Certaines de ces manifestations ont dégénéré en violence, avec notamment un supermarché saccagé pour lequel 46 personnes ont été arrêtées, selon le gouvernement de l'État de Mexico.

Plusieurs stations-essence ne distribuaient pas de carburant ou le faisaient de façon intermittente mercredi en raison des manifestations. Pemex, la compagnie pétrolière d'État, a annoncé que la fourniture d'essence et de diesel serait « très affectée » en cas de poursuite des blocages.

Il s'agit là de la première étape de l'ouverture au privé du marché des carburants et de libéralisation des prix initialement prévue pour 2018, mais que le gouvernement mexicain a choisi de mettre en place un an plus tôt.